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Coraux Scléractiniaires Et Ph Bas


Cap Récifal

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L'impact du pH sur la vie de nos coraux a déjà été amplement abordé sur le forum, tant cette question se pose dans la pratique, mais sans pour autant en évaluer l'importance. Dans ce deuxième numéro d'ActuBioRécif, Trevaly nous propose de décortiquer tous ensemble une étude scientifique sur ce sujet. Publiée en 2007 et récemment consultable sur le net, il en a aujourd'hui extrait l'essence et jeté les bases d'une discussion que nous pouvons poursuivre sur ce topic.

Merci à Trevaly pour ce travail de vulgarisation qui nous tire chaque fois vers le haut de notre hobby ;)


N'hésitez pas à faire part de vos expériences et interrogations.

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Passionnant et également vraiment surprenant !!!

Cette publication est de nature à faire chuter les actions du RAC et bondir celles du RAH ;)

Etonnant également d'avoir trouvé une étude qui se situe à ce point à la frontière entre la chimie et la biochimie...

Nous avons souvent la mauvaise habitude sur les forums d'indiquer un certain nombre de paramètres, comme le Mg, le Ca ou le KH, en omettant d'indiquer préalablement la salinité de l'eau testée, il nous faudra maintenant aussi bien plus tenir compte du PH :timide:

Autrement dit, et ce sera ma première question, peut-on déduire qu'un taux de Ca élevé dans un bac mais un PH trop faible, à température égale, limitera considérablement la calcification (entre autres) des coraux durs ?

Plus concrètement et de façon caricaturale, mieux vaudrait 360 mg/l de Ca (pour une salinité de 35 g/l !) et un PH moyen de 8,1 que d'avoisiner les 450 mg/l de Ca alors que le PH plafonne à 7,90 en fin de journée (valeurs parfois observées quand un RAC est au taquet !) ?

Un grand merci à Trévaly ;)

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Autrement dit, et ce sera ma première question, peut-on déduire qu'un taux de Ca élevé dans un bac mais un PH trop faible, à température égale, limitera considérablement la calcification (entre autres) des coraux durs ?

Plus concrètement et de façon caricaturale, mieux vaudrait 360 mg/l de Ca (pour une salinité de 35 g/l !) et un PH moyen de 8,1 que d'avoisiner les 450 mg/l de Ca alors que le PH plafonne à 7,90 en fin de journée (valeurs parfois observées quand un RAC est au taquet !) ?

Un grand merci à Trévaly ;)

Salut à tous,

pour répondre a ta question Dompail je dirais oui dans une certaine mesure. Dans l'absolu si nous voulions réellement une valeur indicatrice de la capacité du milieu à fournir toutes les conditions pour la calcification nous devrions calculer Omega (aragonite) dans nos bac. Ce omega (aragonite) nous donne la valeur de saturation de l'aragonite dans le milieu.

On a omega (ara) = ([Ca2+] X [CO32-])/Ksp (aragonite) (ce dernier terme étant une constante). On sait que l'eau de mer est aujourd'hui à omega (ara) = 3,3, ce qui permet une bonne croissance des coraux.

 

Si l'on cherche à disséquer ce qu'il y a derrière la formule pour nous aquario, on se rend compte que la concentration du Ca est toujours connue mais que l'on ne connait jamais celle du CO3. Or même avec un KH normal, la concentration en CO3 peut être basse, liée a du CO2 d'un RAC par exemple et conduire à un omega (ara) sous la valeur de 3.

 

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bonjour, article très intéressant , ma question est si le soir on ce retrouve avec un ph de 7.8 ou 7.9 mes que l'on utilise pas de rac ,et que a un moment donné il faudrait que l'on en utilise un y a t'il un risque de voir sont ph être beaucoup plus bas le soir ? donc cela serais encore plus dangereux pour nos pensionnaires. Et a ce moment la faut il d'abort réussir a maintenir et stabilisé sont ph avant l'utilisation d'un rac

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Salut Marco,

7,8-7,9 le soir me semble effectivement déjà bien bas, a combien est tu le matin ? Concernant la mise en route d'un RAC, je n'en ai jamais eu donc ne peux te dire si cela va faire chuter un peu plus ton pH. Dans tout les cas il faudrais la source de ce pH bas (brassage insuffisant, défaut d’aération de la pièce...).

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Il est parfaitement possible d'utiliser un RAC sans pour autant descendre en-dessous de 8,10 avant l'extinction des lumières... Mais le RAC ne doit pas être sous-dimensionné et, si la partie technique est sous le bac, le RAC étant à coté de l'écumeur, ce volume doit être convenablement aéré (comme la pièce où se trouve le bac), quitte à installer une petite ventilation dans cette partie technique (le CO2 est plus lourd que l'air). L'idéal étant que les prises d'air de l'écumeur soient à l'extérieur (à condition de ne pas habiter en face d'une zone industrielle :D ).

Pour revenir à la publication, le plus étonnant reste le coté réversible de cette "décalcification" (pour certain coraux !)...

 

 

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C't'encore moi :D

Il est écrit d'une part que nous n'avons nulle trace de squelettes de coraux avant le Permien et que les paramètres physicochimiques de l'eau, au cours de ces ères prépermiennes, ne devaient guère rendre possible le processus de calcification des coraux...

Désolé de remettre le couvert avec les ahermatypiques mais :

- Le fait que deux espèces de coraux durs soumis à une acidification de l'eau puissent "faire l'économie" de leur squelette jusqu'à devenir de "gros polypes solitaires" (far away from home),

- que quelques individus aient perdu leur zooxanthelles durant l'expérience (ne vivant donc que grâce aux apports hétérotrophes ?),

- que le processus soit réversible,

est tout de même intrigant...

Pourrait-on en déduire (ou au moins le supposer) que tous les coraux furent d'abord ahermatypiques (et de fait dénués de squelette, d'où cette absence de fossiles) et que la symbiose avec un végétal et la constitution d'un squelette calcaire sont le fruit d'un choix évolutif pour certains d'entre eux ? Que ce choix aurait débuter au début du Permien.

Auquel cas, les résultats de cette étude, du fait de cette réversibilité, nous laisseraient à penser que, tant la symbiose avec des zooxanthelles que la formation d'un squelette, est certes un plus pour les coraux durs à gros polypes qui en ont fait le choix, mais n'est en rien indispensable !!!

Est-ce là où veulent en venir in fine oncle Maoz (Fine) et oncle Dan (Tchernov), Ô Trévaly (oncle Jérémie) ?

Ce serait un énorme pavé dans la mare !

Ou plus simplement et comme souvent suis-je en train d'affabuler :timide:

 

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Ho ptain quelqu'un as une aspirine ? :p :zaime:

 

Il est écrit d'une part que nous n'avons nulle trace de squelettes de coraux avant le Permien et que les paramètres physicochimiques de l'eau, au cours de ces ères prépermiennes, ne devaient guère rendre possible le processus de calcification des coraux...

Alors tout d'abord, petite rectification. Les coraux sont apparus au début du permiens (présence de fossiles) puis semblent avoir "disparu" (absence de fossile lors de certaines périodes se situant après le permien), puis sont "réapparus" (présence de fossiles) etc etc etc. Lors de ces périodes sans fossile, les conditions physico-chimiques de l'eau n'étaient pas propices à la calcification. Les auteurs ont donc posé l'hypothèse que les coraux avaient peut être survécu a ces périodes non propices sous une forme sans squelette. C'est pour tester cette hypothèse qu'ils ont fait cette expérience.

 

Désolé de remettre le couvert avec les ahermatypiques mais :

- Le fait que deux espèces de coraux durs soumis à une acidification de l'eau puissent "faire l'économie" de leur squelette jusqu'à devenir de "gros polypes solitaires" (far away from home),

La il est très difficile de comprendre ce qui s'est passé car il n'y a aucune donnée physiologique. Les coraux ont très bien pu continuer a secréter un squelette mais cette sécrétion n'est plus assez rapide pour contrer la dissolution de ce même squelette par l'acidité de l'eau, d'ou la décalcification

 

- que quelques individus aient perdu leur zooxanthelles durant l'expérience (ne vivant donc que grâce aux apports hétérotrophes ?),

Ils ont très certainement perdu leur zoox a cause du pic de température qu'il y a eu au cours de l’expérience (30°C cf partie pour les plus motivé), 30°C c'est beaucoup pour des coraux de Méditerranée. Quant à leur survie ils peuvent certes augmenter leur capacité d’hétérotrophie mais aussi utiliser leurs réserves.

 

- que le processus soit réversible,

Cf réponse du dessus sur la balance entre taux de calcification taux de décalcification.

 

Pourrait-on en déduire (ou au moins le supposer) que tous les coraux furent d'abord ahermatypiques (et de fait dénués de squelette, d'où cette absence de fossiles) et que la symbiose avec un végétal et la constitution d'un squelette calcaire sont le fruit d'un choix évolutif pour certains d'entre eux ? Que ce choix aurait débuter au début du Permien.

Je ne suis pas un evolutionniste ni un paleonthologue mais il semble des plus logiques que les coraux aient d'abord été ahermatypiques. En effet, il semble impossible que les coraux soient apparus en même temps que les zoox et qu'il aient "décidé" de vivre ensembles dès leur apparition. C'est certainement via le principe de la sélection naturelle que les ligné symbiotiques sont par la suite apparus, puis les ligné symbiotiques calcifiante. Le cas de coraux non symbiotiques calcifiants est peut être le fruit d'une perte secondaire du caractère symbiotique, cette perte permettant la conquête de nouveaux espaces (l'espace profond sans lumière).

 

Auquel cas, les résultats de cette étude, du fait de cette réversibilité, nous laisseraient à penser que, tant la symbiose avec des zooxanthelles que la formation d'un squelette, est certes un plus pour les coraux durs à gros polypes qui en ont fait le choix, mais n'est en rien indispensable !!!

Est-ce là où veulent en venir in fine oncle Maoz (Fine) et oncle Dan (Tchernov), Ô Trévaly (oncle Jérémie) ?

Ce serait un énorme pavé dans la mare !

Je ne vois pas trop ou tu veux en venir, puisqu'il existe des espèces a gros polypes non symbiotiques qui existent et vivent aujourd'hui parfaitement dans leur niche écologique. Tout est question de niche écologique, chaque niche écologique va dicter la sélection de caractère ou d'absence de caractère qui permettra à l'espèce sélectionnée d'être la plus compétitive possible au sein de cette niche écologique.

 

Bon je ne sais pas si j'ai été très clair mais la fin de journée est difficile :timide:

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Déjà, merci de ta réponse ;)

Je vois pas trop ou tu veux en venir

Déjà, la rectification, ou plutôt la précision, du tout début change pas mal la donne : "Les coraux sont apparus au début du permiens (présence de fossiles)..." !

Si j'ai bien compris, la présence de fossiles ne fait que valider l'apparition des coraux durs mais ne signifie pas pour autant que d'autres coraux (sans squelette calcaire) n'étaient pas déjà présent avant le Permien.

J'ai bien conscience qu'il existe des coraux à gros polypes qui sont symbiotiques de zooxanthelles et d'autres pas. Mais "là où je veux en venir", est que tu peux toujours essayer d'immerger un corail mou non-symbiotique, à gros polypes ou pas, dans un bain saturé de zooxanthelles et de Ca mais sans aucun autres nutriments, il ne se construira pas un squelette pour autant, pas plus qu'il n'hébergera en quelques semaines au sein de ses tissus un symbiote végétal. Bref, il passera l'arme à gauche derechef !

A l'inverse, qu'un corail dur symbiotique et à gros polypes soit capable "de se passer" et de son symbiote et de son squelette, puis de le reconstituer et de récupérer ses zooxanthelles lorsque les paramètres d'eau le permettent me laissait imaginer que "l'état premier de l'animal corail" était justement d'être non-symbiotique et sans squelette. Ces deux éléments (squelette et symbiose) nous semblent pourtant primordiaux et cette expérience nous les fait presque apparaître comme facultatifs, comme un simple "plus" en terme d'évolution et d'adaptation.

Voilà où je voulais en venir (et arrête l'aspirine, tu vas finir par avoir des brûlures d'estomac :D )...

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Je ne vois pas trop ou tu veux en venir, puisqu'il existe des espèces a gros polypes non symbiotiques qui existent et vivent aujourd'hui parfaitement dans leur niche écologique.

Juste en aparté, comme ça, la vie n'est pas juste...

Dans un film de Woody Allen, par exemple, les deux auteurs de la publication, Maoz Fine et Dan Tchernov, se seraient immédiatement connectés sur Cap pour tancer sévèrement Trévaly en lui précisant : "Jérémie, tu n'as rien compris, Dompail a totalement raison, ce sont d'ailleurs ses remarques judicieuses qui sont à la base de nos recherches" :D

 

http://www.dailymotion.com/video/_OpIYz8tfGjY

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Ces deux éléments (squelette et symbiose) nous semblent pourtant primordiaux et cette expérience nous les fait presque apparaître comme facultatifs, comme un simple "plus" en terme d'évolution et d'adaptation..

En fait tu as tout compris cher ami, au début pas de squelette et pas de symbiose. L'absence de symbiose induisant une incapacité total a vivre dans des milieux pauvre en nutriment, et absence de squelette induisant l'incapacité de vivre dans des zone a très fort hydrodynamisme.

 

A l'époque ces secteurs oligotrophes et a fort hydrodynamismes été des niche écologique certainement vacante. Au fil de l'évolution (millier a million d'année), les fonctions symbiose et biocalcification (il me semble que la seconde est apparu avant la première) ont été acquise et selectionné car elles ont permis la colonisation de cette niche écologique vacante.

De la a dire que les coraux hermatypique d'aujourd'hui pourraient se passer de symbiose et calcification, il n'y a qu'un pas que je ne ferais pas, même au vu des résultats de l’expérience de Fine et Tchernov, expérience qui n'est justement qu'une expérience.

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Je ne vois pas trop ou tu veux en venir, puisqu'il existe des espèces a gros polypes non symbiotiques qui existent et vivent aujourd'hui parfaitement dans leur niche écologique.

Juste en aparté, comme ça, la vie n'est pas juste...

Dans un film de Woody Allen, par exemple, les deux auteurs de la publication, Maoz Fine et Dan Tchernov, se seraient immédiatement connectés sur Cap pour tancer sévèrement Trévaly en lui précisant : "Jérémie, tu n'as rien compris, Dompail a totalement raison, ce sont d'ailleurs ses remarques judicieuses qui sont à la base de nos recherches" :D

 

http://www.dailymotion.com/video/_OpIYz8tfGjY

 

je viens de visionner :plaisante: mais Dan et Maoz sont loin :p
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Merci Trévaly pour toutes ces explications ;)

Pour revenir à l'aquariophilie récifale, on pourrait aussi retenir que beaucoup de nos coraux durs sont finalement capables de supporter très longtemps un pH "trop bas" (tout de même pas des valeurs comme celles retenues lors de l'expérimentation) mais qu'ils s'en trouvent tout de même sérieusement affaiblis.

Donc, ils seront d'autant plus fragiles et sensibles au moindre facteur aggravant (comme une augmentation de la température, des parasites, baisse ou augmentation du brassage, excès de PO4, etc).

Bref, "réversibilité" ou pas, je serai dorénavant plus attentif aux valeurs indiquées par mon pH-mètre...

Finalement, un RAH bien utilisé (avec une bonne méthode) n'est peut-être pas une si mauvaise idée :D

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Dans cette étude impliquant des LPS, les auteurs ont obtenu sous faible pH la destruction de coenosarc, tout en conservant le polype. On peut être surpris que cette seule partie des tissus ait disparu. Est-ce qu'on peut l'attribuer au fait que les tissus se sont simplement rétractés (en fait ils ne se seraient pas désintégrés), ou au fait que le polype s'automutile pour conserver quelques zones vitales pour assurer sa survie, ou une autre raison ?

 

 

Ce phénomène de désintégration du squelette me rappelle un évènement : dans mon petit 110 litres, j'avais choisi l'option de ne rien supplémenter autrement qu'en remplaçant mensuellement 30% d'eau avec celle provenant du bac principal. J'ai vu au fil du temps des polypes de Caulastrea et Blastomussa "fondre" en gouttes qui rejoignaient le sable, pour finalement se détacher. Phénomène normal de repro pensais-je. Mais ces coraux étaient moins gonflés, parfois flétris et j'ai pu constater que le squelette de ces LPS était devenu friable et se désintégrait. Je n'ai malheureusement pas mesuré le pH de ce bac peu aéré (sans écumeur et couvercle semi fermé) et j'ai attribué cette dérive à un taux de PO4 assez élevé 0.20 mg/l ou une carence en oligo. Bref, en reprenant des changements avec du sel neuf les coraux ont retrouvé leur aspect bien gonflés et leur squelette se re-solidifie. Les "gouttes" forment maintenant des polypes qui forment un squelette. Phénomène similaire à celui observé dans l'étude, avec un pH probablement plus haut mais avec des circonstances aggravantes (PO4, oligo...).

 

Juré, la prochaine fois je mesure le pH :timide:

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Quand on perd un corail, c'est souvent le coenosarque (coenosarc ? Il semble que les 2 orthographes soient bonnes) qui disparait en premier.

 

J'aime beaucoup la chimie et elle me le rend bien. Donc pardon si je pose des questions débiles, mais à question idiote on a souvent des réponses intelligentes !

 

Donc, avec l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère, on a une augmentation de l'acidité (ou une baisse de pH) des océans, par diminution des carbonates (carbonates nécessaires, avec le calcium, à la biocalcification des coraux).

Mes questions :

- est-ce la baisse du pH ou celle des carbonates qui entraîne la régression du corail au niveau du squelette calcaire ? S'agit-il d'une acidité mal tolérée par l'animal ou une carence en carbonates, ou les deux ? Ou dit encore autrement, la baisse du pH est-elle la cause directe de la "petite mort" des coraux, ou seulement la conséquence de la baisse des carbonates, directement responsables de ces transformations ?

- on utilise justement la baisse du pH dans nos RAC pour dissoudre notre substrat calcaire et fabriquer du calcium et des carbonates. Pourquoi a-t'on l'effet inverse dans les océans ? Le système arrive-t'il à "bout de souffle" et ne peut-il compenser l'excès de CO2 par rapport au "substrat" fourni ?

Vous allez me rétorquer que le pH injecté dans nos RAC est plus bas pour une dissolution du substrat. Je répondrai que ceux qui ont un DSB le voit diminuer au fil du temps et qu'il n'y a pas besoin d'un pH si bas que ça dans la colonne d'eau pour obtenir une dissolution du sable.

On pourrait aussi dire qu'il n'y a qu'à attendre que le pH des océans descendent encore un peu (le pH de l'eau douce se situe entre 7 et 7,5 et notre étude a été faite jusqu'à 7,3) et ça va se dissoudre en masse.

 

Enfin, cette étude parle d'une baisse prolongée du pH. Dans nos bacs, les variations se font entre le jour et la nuit. Ce n'est pas forcément mauvais, les animaux s'adaptant à ce cycle résisteront alors davantage à un accident ou une bêtise de l'aquariophile. Arno sur OP avait défendu l'idée de ne pas lutter contre ces variations de pH. J'avais bien adhéré à ce point de vue, pensant que cela aidait aussi le DSB à se dissoudre.

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J'aime beaucoup la chimie et elle me le rend bien. Donc pardon si je pose des questions débiles, mais à question idiote on a souvent des réponses intelligentes !.

Regarde ce remarquable rapport, tu y trouveras beaucoup de réponses à tes questions : http://www.cbd.int/doc/publications/cbd-ts-46-fr.pdf

C'est limpide et cela décrit bien les interactions entre CO2, pH et alcalinité dans les océans. Mais ce que je trouve remarquable dans l'article dont il est question dans ce fil de discussion, ce n'est pas tant les aspects pH et leur relevance pour notre hobby (les conditions expérimentales sont tellement extrëmes...), c'est plutôt les photos qui illustrent le passage colonie --> polype solitaire en absence de calcification. Le même animal change complétement d'aspect et de taille (le polype solitaire est tellement plus grand que lorsqu'il vit en colonie). On constate alors qu'il n'y a pas tant de différences entre un discosoma, un lps et un sps. Cela illustre visuellement ce que nous avait revelé la phylogénie moléculaire.

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Un grand Merci Florian, cet article est effectivement remarquable ;) ! Je mets le lien dans mes favoris.

 

Concernant les photos dans l'article de Trevaly, j'avais également été impressionné. Il m'était passé par l'esprit qu'on pourrait peut-être éradiquer les Aiptasia (je sais c'est une anémone) en les transformant en coraux durs !!

Plus sérieusement, a-t'on tenté l'expérience inverse en plaçant par exemple un LPS dans un milieu à pH élevé ?

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Concernant les photos dans l'article de Trevaly, j'avais également été impressionné. Il m'était passé par l'esprit qu'on pourrait peut-être éradiquer les Aiptasia (je sais c'est une anémone) en les transformant en coraux durs !! Plus sérieusement, a-t'on tenté l'expérience inverse en plaçant par exemple un LPS dans un milieu à pH élevé ?

Tu te souviens de tes cours qui montraient que l'évolution des vertébrés est résumée dans l'embryogenèse (les papattes des baleines par exemple). Ici l'expérience en bas pH révèle que les sps sont passés par un stade polype unique sans squelette au cours de leur évolution. Il n'y a guère de chance que les aiptasies (ou d'autres coraux mous) se mettent à calcifier: à pH 8.1 elles ne le font pas alors que les conditions sont déjà sursaturantes en CaC03. Elles ne sont sans doute jamais passées par ce stade de l'évolution ou alors elles en ont perdu la mémoire...

 

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Peut-être qu'en situation sur-sursaturante, les polypes pourraient diminuer de taille et on pourrait voir un épaississement de la partie squelettique rendant le LPS plus difficile à différencier d'un SPS.

 

De toute façon, je n'ai jamais beaucoup cru au passage d'une espèce à l'autre, en tout cas ces quelques derniers milliers d'années. Le système est particulièrement verrouillé. Qu'il y ait des adaptations, évolutions, régressions au sein de la même espèce, parfois de façon très importante, ça c'est certain et plus qu'évident.

De même, un changement si radical en quelques jours des coraux dans l'article de Trevaly, mais avec un plus et un moins probablement infranchissables sans mort de l'animal, m'amène souvent à la conviction inverse de la conclusion qu'on nous donne généralement : "tu vois, c'est possible !", avec le temps, avec...

Pour moi, c'est plutôt la preuve que c'est niet :idiot: !

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De toute façon, je n'ai jamais beaucoup cru au passage d'une espèce à l'autre, en tout cas ces quelques derniers milliers d'années. Le système est particulièrement verrouillé. Qu'il y ait des adaptations, évolutions, régressions au sein de la même espèce, parfois de façon très importante, ça c'est certain et plus qu'évident.

De même, un changement si radical en quelques jours des coraux dans l'article de Trevaly, mais avec un plus et un moins probablement infranchissables sans mort de l'animal, m'amène souvent à la conviction inverse de la conclusion qu'on nous donne généralement : "tu vois, c'est possible !", avec le temps, avec... Pour moi, c'est plutôt la preuve que c'est niet :idiot: !

Houla je ne souhaite pas rentrer la dedans mais ça fait de la peine que tu écrives une chose aussi absurde. A défaut d'autres explications l'apparition d'espèces à partir d'autres préexistantes est la seule hypothèse valable actuellement. Et c'est soutenu par la phylogénie moléculaire, l'embryogenèse, la biologie du développement, les fossiles, etc... Dire qu'on n'a pas vu apparaitre de nouvelles espèces ne prouve rien, quelques centaines d'années d'observations ne pesant rien face à des millions d'années et autant de générations. Et que valent vraiment ces soit-disant observations sachant qu'on découvre encore des milliers de nouvelles espèces par an... On peut certainement discuter le processus de l'évolution et ses mécanismes mais nier l'évolution elle-même est une absurdité totale. Il me semble qu'ici on a un bel exemple de plasticité. Il faudrait vraiment très peu de modifications dans le génome d'un sps (perte de sa capacité à déposer du CaC03) pour le faire évoluer vers une nouvelle espèce d'aspect tout à fait différent qui si elle est présente dans une niche appropriée va la coloniser rapidement. Une deuxième mutation et on perd les cnidocytes, on obtient alors un discosoma. Quelqu'un d'extérieur au domaine aurait l'air très convaincant en disant qu'un acropora et un disco sont forcément très éloignés l'un de l'autre, et pourtant...

 

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