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Calcification des coraux Scléractiniaires - Du polype aux molécules


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Bonjour à toutes et à tous,

 

Encore un nouvel article sur Cap-Récifal ou, plus exactement, la mise en ligne de la première partie de l'ActuBioRécif N°5 : Calcification des coraux scléractiniaires - Du polype aux molécules

 

Pour mémoire, la collection "ActuBioRécif" a pour vocation de rendre accessible au plus grand nombre des études et des publications scientifiques parfois fort complexes et qui vont être "vulgarisées" et synthétisées par un biologiste de l'équipe.
Dans le cas présent, le biologiste de service est Trevaly (que certains s'entêtent à appeler "Docteur Jérémie Vidal - Dupiol" ?!) et l'intitulé du programme est :

Calcification des coraux scléractiniaires.
Partie 1: Du polype aux molécules.

Les scléractiniaires sont les coraux durs, ceux dont les tissus s'épanouissent autour d'un squelette calcaire. Mais justement comment s'effectue cette calcification ?
Difficile d'être passionné d'aquariophilie récifale sans s'intéresser aux arcanes de la calcification de nos coraux hermatypiques. Malheureusement, ces données, fruits de près de 150 ans d'études scientifiques, sont souvent si complexes que notre légitime curiosité resterait vaine sans l'aide généreuse "de bien plus savant que nous".
Cette première partie traite de la calcification à l'échelle du polype, des cellules et des molécules et la deuxième partie, à venir, traitera des données de calcification, de l'échelle de la colonie, jusqu’à celle du récif.
L'exercice paraitra peut-être difficile à celles et ceux d'entre nous qui ont quitté depuis fort longtemps les bancs de l'école mais les quelques minutes de concentration requises trouveront vite leur récompense.
Cet article est une version francisée et vulgarisée d'un chapitre (Coral calcification, cells to reefs) du livre (Coral reef: an ecosystem in transition eds Z Dubinsky et N. Stamber, 2011) écrit par des chercheurs du Centre Scientifique de Monaco, Denis Allemand, Eric Tambutté, Didier Zoccola et Sylvie Tambutté, leaders mondiaux incontestés dans l'étude de la calcification des coraux.
Un grand merci à Trevaly pour ce beau travail de synthèse et de simplification et pour accepter si gentiment de partager avec nous ses connaissances.

L'équipe de Cap-Récifal

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Bonjour tout le monde,

cet article peux sembler un peu ardu de prime abord et il n'est pas toujours simple de savoir précisément quels sont les termes ou les concepts a vulgariser. Trop vulgarisé, on se retrouve avec une suite de définitions indigestes, trop peu et de tels écrits deviennent juste incompréhensibles.

Étant donné qu'il n'existe aucune question bête et que les plus "téméraires" aideront très certainement ceux qui le sont moins je vous pris de ne surtout pas hésiter à poser des questions sur ce post, même si il s'agit de définitions. Nous sommes nombreux sur CR à pouvoir y apporter une réponse !!!

 

De plus, plus ce sera compréhensible, plus nous pourrons oublier les aspects techniques pour en venir au fait, le récifal et la croissance de nos chers et pas si tendres que ça !!!

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Merci Jérémie de nous décortiquer ces informations grâce à toi, plus digestes, au cœur de notre hobby. Sans calcification, point de couleur, pas de croissance, pas de coraux et exit le récifal... et les récifs ! ce sujet est décidemment au cœur de l'équilibre de notre planète.

 

Tu évoques le tissu responsable de la calcification : l'épithelium calicoblastique. C'est bien le tissu au plus proche du squelette ? C'est donc un autre nom de l'ectoderme calicoblastique, ou alors quels sont les différences ?

 

Je fais, peut-être faussement, le rapprochement entre cette notion " Il a été rapidement proposé que la calcification prenait place au sein de poches créées par un élargissement de l'espace subcalicoblastique... il semble bien admis que la calcification prend naissance dans cet espace au sein d'une matrice (milieu) gélatineuse secrétée par le tissu calicoblastique" et ces gonflements relativement importants que l'on constate parfois et très visibles sur les LPS (forcément, le polype est plus gros). Ces poches seraient donc le signe d'une calcification sous-jacente, ou je me trompe ?
Exemple de gonflement sur un Euphyllia :

zaz.JPG

 

Question plus pratique : comment les chercheurs arrivent à mesurer un pH au niveau d'un tissu si fin ?

 

Juste pour commencer ;)

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Salut denis et les autres,

comme tu le dis les deux tissus que tu sites sont les mêmes ce sont eux qui fabriquent le squelette. Les Bulles en question ne sont pas ce genre de poches, elles sont bien trop grosse pour qu'il puisse y avoir un controle de la concentration en ions et en proteines essentielles à la calcification.

 

L'origine de ces bulles, leurs causes, leur utilité, restent pour moi énigmatique.

 

Quant aux méthode de mesures il y des methode dites invasives ou l'on va insérer dans les tissus et sous microscope des micro-sondes pH afin de mesurer ce dernier. Depuis peu, une nouvelle méthode est utilisée. On fait pénétrer par simple absorption une molécule (dite sonde) qui va réagir en fonction du pH et émettre de la lumière à une certaine longueur d'onde en fonction du pH. Par la suite c'est grâce à un microscope confocal (utilisant un laser) que l'on va pouvoir mesurer l'intensité et la quantité de lumière e

émise par la sonde et en déduire le pH a des endroit très précis du ou des tissus.

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Hello Trevaly, ces deux phrases conclusives me font pas mal réfléchir (si, si, c'est encore possible :idiot ) :

"...Compte tenu des données présentées, il semble que maintenir des paramètres de KH et de concentration en Ca2+ optimales permettraient une croissance plus rapide et continue. Un pléonasme me direz-vous, cependant si le problème est vu dans l'autre sens, on peut s'interroger sur l'importance de l'alimentation externe par voie hétérotrophe en condition non-optimale...".

Une grande majorité de récifalistes préjuge de la "bonne santé" de leurs coraux durs à l'aune de leur croissance. Autrement dit, plus la pousse est importante plus l'animal se porterait bien. Pourtant, la publication nous précise que cette croissance sous-tend une énorme dépense énergétique.

D'où plusieurs questions...

Les scléractiniaires sont-ils "programmés pour croître coûte que coûte" et ce quel que soit l'environnement dans lequel ils se trouvent ?

Autrement dit, si KH et concentration en Ca2+ sont peu élevés (ou très fluctuants) et si les coraux ne sont pas nourris, vont-ils limiter, voire stopper, leur croissance (et ne pas forcément s'en porter plus mal) ou à contrario vont-ils dépenser toujours autant d'énergie (qu'ils peineront à renouveler) pour calcifier et finir par s'étioler à court terme ?

Et, dans le même ordre d'idées, si les conditions sont toujours optimales, KH, Ca2+ et bouffe à foison, une croissance contante et très élevée n'induit-elle pas un affaiblissement de l'animal à moyen ou long terme ?

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bonjour

Merci pour cet excellent article. Il est rare que nous ayons en langue française des articles pointus, et lorsque c'est le cas il s'agit de traduction souvent effectuée par un traducteur n'ayant pas forcément les compétences pointues dans ce qu'il traduit. Pour une fois, nous avons un article très bien écrit en français et écrit par quelqu'un de compétent ! C'est assez rare pour être signalé. 

Dompail, selon mon expérience, un corail qui ne croît pas finit toujours par rendre l'âme. Et il est très rare qu'un corail croisse très vite pendant très longtemps : j'ai quasi toujours observé des phases de croissance rapide suivies par des phases de croissance plus lente. Sans doute parce qu'il est si difficile de maintenir des conditions optimales et stables pendant suffisamment longtemps, la croissance rapide induisant à mon avis un changement conséquent de ces conditions. Enfin bref, je ne sais plus trop ce que je raconte... je retourne vers mon bassin, c'est plus facile.

Régis

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Salut les amis,

de belles questions que voilà malheureusement je n'ai que des hypothèses à formuler, comme souvent d’ailleurs.

 

Dompail, il y a deux aspects à aborder pour répondre à ta question.

 

-Ecologiquement, plus un animal mets du temps à atteindre sa taille adulte plus ils risque d'être mangé ! C'est donc souvent la course à la croissance dans les premiers temps d'une vie et c'est valable également pour les coraux saufs qu'ici il s'agit de colonie mais l'adage reste vrai. Je dirais donc que oui, sans stress majeur mettant en danger la survie de l'animal (forte température, empoisonnement) ce dernier essayera de croitre vite et ce même dans des conditions défavorable. Cela coutera beaucoup d'énergie, et peu à terme, conduire à sa mort car probablement trop affaiblis il ne pourrait faire face à un imprévu, tel-qu’une attaque parasitaire ou bactérienne. Après ce n'est pas parce qu’il essaie de grandir que cela ce passe, dans de trop mauvaise condition de pH par exemple la croissance peut être inexistante. A contrario, en cas de stress majeur c'est souvent la croissance qui sera stoppé en premier afin de pouvoir réallouer l'énergie à des fonctions de protection assurant la survie de l'animal.

- Métaboliquement un animal va évoluer au fil de son cycle de vie. Ainsi comme je le disais plus haut ils cherchera a grandir vite quant il est jeune. Un adulte mature sexuellement par contre cherchera avant tout à se reproduire. La reproduction comme la croissance sont deux fonction très très couteuse et souvent en conflit. Un corail de grande taille aura donc tandence à grandir moins vite qu'un de petite taille.

 

Pour ce qui est de la réalité de terrain, je pense que l'avis et l'experience (énorme) de Régis à bien plus de valeur que la mienne, jeune récifaliste que je suis encore.

Au passage Régis on est tous ravis de te revoir même si ce n'est que pour un court instant ! :bonjour  Alors a bientôt !

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Salut,

 

Merci pour cet article.

J'aurais une ou deux questions :

 

La matrice organique joue un rôle clef dans le processus de calcification. Et il est dit : D'un point de vu biochimique, une caractéristique majeure des protéines de la MO est leur extrême richesse en acides aminés acides, tel que l'acide aspartique.

[…] il a été suggéré que la MO pouvait fixer du Ca2+ en grande quantité, mais avec une faible affinité (fixation peu résistante), et de façon réversible (possibilité de décrocher les ions Ca2+ liés à la MO). Ces capacités permettraient à la MO de concentrer, puis de libérer du Ca2+ quand ce dernier est nécessaire à la calcification.

 

Première question : on ne retrouve pas d’aa libres (ou très peu) on les retrouve seulement sous forme de protéines dans la matrices c’est bien ça ?

On comprend ainsi l’importance de l’hétérotrophie des coraux même ceux qui sont symbiotique

 

Dans ce cas là l’utilisation d’aa dans un aquarium en vue de favoriser la croissance des coraux est t’elle utile ou vaut il mieux utiliser des proteines complexes (assemblage d’aa) adaptées à la taille des cellules de captures spécialisées ou si je re-formule dans le cas de coraux types SPS avec peu de tissus est ce que la diffusion d’aa libre depuis le milieu est un processus important dans le cadre de l’utilisation de ces derniers dans la calcification par rapport à la capture de molécules complexes par les cellules spécialisées ?

 

A t’on intérêt d’utiliser des proteines riches en acide aspartique qui constitue la base des proteines présentes dans le processus de calcification? Le deuxième acide des aa est l'acide glutamique le retrouve t'on dans ces protéines jouant sur la calcification ?

 

Deuxième question : Est ce que les protéines jouent d’autres rôles notamment au niveau des agressions de parasites en tant qu’éliciteurs lors d’attaques pour la mise en place de défense chimiques ?

 

Merci pour cet article

 

olivier

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Dompail, selon mon expérience, un corail qui ne croît pas finit toujours par rendre l'âme. Et il est très rare qu'un corail croisse très vite pendant très longtemps : j'ai quasi toujours observé des phases de croissance rapide suivies par des phases de croissance plus lente. Sans doute parce qu'il est si difficile de maintenir des conditions optimales et stables pendant suffisamment longtemps, la croissance rapide induisant à mon avis un changement conséquent de ces conditions.

Régis

La calcification dégage du CO2 (Ca + 2HCO3 -> CaC03 + H20 + CO2). La photosynthèse elle consomme précisément du CO2 (6C02 + 6H20 --> C6H12O6 + 6O2). Grâce au recyclage de quelques réactions biochimiques qui servent à gérer les variations de pH, et à transporter Ca et bicarbonates, le corail hermatypique a réussi le coup de maitre de coupler très efficacement ces deux réactions à son avantage: on obtient quasiment 6Ca + 12HCO3 --> 6 CaC03 + C6H12O6 + 602 ! Le corail symbiotique peut ainsi continuer à prospérer en absence de ressources organiques externes vivant de KH, de Ca et de lumière. La contrepartie de cela c'est que métabolisme et croissance sont dangereusement liés. L'intrication est tellement poussée que le moindre stress affectant la calcification ou la symbiose et la photosynthèse met en danger tout l'animal. Sans croissance de son squelette minéral, ses tissus crient famine ... Ce n'est pas tant la bonne santé qui est à l'origine de la croissance de l'animal, que la croissance qui conditionne sa bonne santé.
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Merci à vous pour ces réponses d'une grande clarté (et dont les implications devraient faire réfléchir pas mal de récifalistes amateurs de coraux durs) ;)

J'attends donc avec d'autant plus d'impatience celles aux questions d'Olivier à propos des AA libres et ou peptides...

Comme vous pouvez le constater, ces pures informations scientifiques, pour abstraites qu'elles puissent paraitre au premier abord, conduisent immanquablement à des enseignements on ne peut plus concrets quant à la maintenance d'un aquarium récifal.

Nous avons beaucoup de chance que des spécialistes de ces domaines veuillent bien endosser pour nous le rôle de "traducteur" en nous permettant d'accéder à des connaissances qui nous échapperaient peut-être totalement sans leur aide éclairée.

Allez les autres, lâchez-vous, n'hésitez pas à poser des questions, profitez de cette aubaine :%%)

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La calcification dégage du CO2 (Ca + 2HCO3 -> CaC03 + H20 + CO2). La photosynthèse elle consomme précisément du CO2 (6C02 + 6H20 --> C6H12O6 + 6O2). Grâce au recyclage de quelques réactions biochimiques qui servent à gérer les variations de pH, et à transporter Ca et bicarbonates, le corail hermatypique a réussi le coup de maitre de coupler très efficacement ces deux réactions à son avantage: on obtient quasiment 6Ca + 12HCO3 --> 6 CaC03 + C6H12O6 + 602 ! Le corail symbiotique peut ainsi continuer à prospérer en absence de ressources organiques externes vivant de KH, de Ca et de lumière.

 

Je suppose qu’il en est de même pour l’ammonium qui résulte de la digestion des proies et qui du coup n’est pas excrété mais assimilé directement par les algues symbiotiques. Par contre cette phase ne se fait qu’en présence de lumière. Dans ce cas les coraux non symbiotiques ils sont obligés alors d’excréter ces déchets dans le milieu, ce qui demande une dépense d’énergie supplémentaire ?

 

 

 

Dans l’article il est précisé que la calcification était supérieure le jour que la nuit. Si on maintien des conditions constantes d’intensité de lumière le jour et la nuit le taux de calcification va être maximal. Est ce qu’on peut maintenir sur plusieurs jours ou est ce qu’alors les déchets de la photosynthèse (ions hydroxyde produit lors de la photolyse de l’eau ?????) ne sont plus excrétés et qu’il y a des risques d’augmentation de pH par exemple ?.

 

 

olivier

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Je suppose qu’il en est de même pour l’ammonium qui résulte de la digestion des proies et qui du coup n’est pas excrété mais assimilé directement par les algues symbiotiques. Par contre cette phase ne se fait qu’en présence de lumière. Dans ce cas les coraux non symbiotiques ils sont obligés alors d’excréter ces déchets dans le milieu, ce qui demande une dépense d’énergie supplémentaire ?

Dans l’article il est précisé que la calcification était supérieure le jour que la nuit. Si on maintien des conditions constantes d’intensité de lumière le jour et la nuit le taux de calcification va être maximal. Est ce qu’on peut maintenir sur plusieurs jours ou est ce qu’alors les déchets de la photosynthèse (ions hydroxyde produit lors de la photolyse de l’eau ?????) ne sont plus excrétés et qu’il y a des risques d’augmentation de pH par exemple ?.

Les coraux non symbiotiques consomment des proies et rejettent des déchets métaboliques dont l'ammonium. Cela consomme une partie de l'énergie captée à partir des proies. C'est comme cela pour tous les hétérotrophes. Pour la deuxième question, les coraux gèrent très bien les variations de pH notamment grâce à la calcification. Cependant ils ont évolué avec des cycles jour/nuit depuis toujours. Il y a certainement des temps de repos nécessaires à leur métabolisme. 

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Première question : on ne retrouve pas d’aa libres (ou très peu) on les retrouve seulement sous forme de protéines dans la matrices c’est bien ça ?

On comprend ainsi l’importance de l’hétérotrophie des coraux même ceux qui sont symbiotique

 

Dans ce cas là l’utilisation d’aa dans un aquarium en vue de favoriser la croissance des coraux est t’elle utile ou vaut il mieux utiliser des proteines complexes (assemblage d’aa) adaptées à la taille des cellules de captures spécialisées ou si je re-formule dans le cas de coraux types SPS avec peu de tissus est ce que la diffusion d’aa libre depuis le milieu est un processus important dans le cadre de l’utilisation de ces derniers dans la calcification par rapport à la capture de molécules complexes par les cellules spécialisées ?

 

A t’on intérêt d’utiliser des proteines riches en acide aspartique qui constitue la base des proteines présentes dans le processus de calcification? Le deuxième acide des aa est l'acide glutamique le retrouve t'on dans ces protéines jouant sur la calcification ?

 

Deuxième question : Est ce que les protéines jouent d’autres rôles notamment au niveau des agressions de parasites en tant qu’éliciteurs lors d’attaques pour la mise en place de défense chimiques ?

Au niveau de la matrice on s'attend à trouver seulement des protéines et pas d'aa libres. Les aa libres se trouvent eux à l'intérieur de la cellule et sont utilisés pour construire les protéines. Les protéines qui composent la matrice extracellulaire sont ensuite sécrétées par la cellule à l'issue de leur synthèse. Les aa sont issus de la digestion de proies mais aussi de la synthèse intracellulaire qui se fait à partir de sucres et de composés azotés. Les aa que le corail ne sait pas synthétiser (les aa dits essentiels), il peut - lorsqu'il est symbiotique - les acquérir à partir de ses zooxanthelles. C'est un autre avantage de la symbiose. Pour les coraux symbiotiques, l'utilisation des aa en aquarium n'est pas obligatoire, pas plus que le nourrissage ciblé, notamment pour les raisons évoquées. Ils peuvent bien sûr se nourrir et capter également des aa libres, et cela ne peut pas leur faire de mal. Il ne faut cependant pas oublier que ces éléments nutritifs vont d'abord profiter aux bactéries qui sont beaucoup plus nombreuses et efficaces que les coraux. L'ajout de plancton vivant ne profite pas aux bactéries mais tout ce qui est libre ou mort oui, ce qui génère de la pollution . Pour ce qui est de l'acide glutamique je ne sais pas. Et pour le rôle des protéines dans les agressions la question est assez vague. Est ce qu'il s'agit du rôle des protéines ingérées ou des protéines de la matrice extracellulaire ?
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Les coraux non symbiotiques consomment des proies et rejettent des déchets métaboliques dont l'ammonium. Cela consomme une partie de l'énergie captée à partir des proies. C'est comme cela pour tous les hétérotrophes. Pour la deuxième question, les coraux gèrent très bien les variations de pH notamment grâce à la calcification. Cependant ils ont évolué avec des cycles jour/nuit depuis toujours. Il y a certainement des temps de repos nécessaires à leur métabolisme. 

Merci Florian de venir élargir le débat, et désolé pour le temps que je mets à répondre, mais actuellement avec 9h de décalage horaire, quant vous dormez je suis en pleine journée et vis versa.

 

Je me permets de compléter cette réponse.

Il est envisageable d'éclairer 24h/24 des coraux, cependant ils finiront immanquablement par blanchir. En effet des sous-produits de la photosynthèse sont les radicaux libres oxydants (ROS dont j'ai parlé mainte fois). Ces éléments très toxiques pour la cellule sont produits lors de la photosynthèse. Coraux et algues sont équipés pour les éliminer mais ça coute beaucoup. Des expériences de suivis de ces protéines détoxifiantes montrent que leurs activités sont croissantes au fur et mesure de la journée, ce qui suggère que la production des ROS est également croissante et que les capacités de detoxification sont limitées. Dès lors, sans phase de nuit pour permettre aux coraux de ramener ce taux de ROS au niveau de base, il est peu envisageable qu'ils puissent survivre longtemps.

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re-

Jérémie et Florian, deux spécialistes disponibles sur ce post ! L'occasion de progresser dans la maintenance si exigeante et si délicate des SPS. Dites voir, vous ne vous y connaissez pas aussi en kois par hasard ? :%%)

Régis

On peu parler viremie printanière de la carpe si tu veux! Avec le temps chien qu'il y a en France le printemps devrait se prolonger jusqu'en aout et accroitre les risques de cette virose au combien dévastatrice !

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Dans ce cas là l’utilisation d’aa dans un aquarium en vue de favoriser la croissance des coraux est t’elle utile ou vaut il mieux utiliser des proteines complexes (assemblage d’aa) adaptées à la taille des cellules de captures spécialisées ou si je re-formule dans le cas de coraux types SPS avec peu de tissus est ce que la diffusion d’aa libre depuis le milieu est un processus important dans le cadre de l’utilisation de ces derniers dans la calcification par rapport à la capture de molécules complexes par les cellules spécialisées ?

 

A t’on intérêt d’utiliser des proteines riches en acide aspartique qui constitue la base des proteines présentes dans le processus de calcification? Le deuxième acide des aa est l'acide glutamique le retrouve t'on dans ces protéines jouant sur la calcification ?

 

Deuxième question : Est ce que les protéines jouent d’autres rôles notamment au niveau des agressions de parasites en tant qu’éliciteurs lors d’attaques pour la mise en place de défense chimiques ?

 

 

Salut,

J'étais passé à coté de ces questions, désolé.

 

Dans l'état actuel des connaissances, on peut dire que les coraux peuvent se nourrir de façon hétérotrophe via l'absorption de matière organique dissoute (AA ou molécules plus grosses mais pas trop car impossible de traverser les membranes quand elles sont trop grosses), de pico-plancton (taille 0,2-2 µm, principalement cyanobactéries et bactéries), de nano-micro voire macroplacton (2 µm à plusieurs cm). Cependant des études faites sur les taux de capture et apports alimentaires en fonction de ces tailles de proies ont montré (pour des SPS) que les apports en fonction de la taille sont/seraient répartis comme suit :

- azote organique dissout (taille moléculaire), 12% des apports totaux journaliers

- nano/picoplancton (0,2-20 µ), 39% des apports totaux journaliers

- micro/mesoplancton (20-200 µ), 49% des apports totaux journaliers

 

En conclusion je serais personellemnt plus partisan d'un apport en nauplii d'artemia par exemple qui sont dans la bonne gamme de taille pour la capture et l'assimilation.

 

Concernant le rôle des protéines dans les agressions parasitaires, je ne comprends pas trop la question, est-ce que tu penses à du chimiotactisme pour attirer le parasite, ou aux protéines type antibactériennes impliquées dans la réponse immunitaire du corail ?

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Salut

 

Je dis peut être une grosse connerie mais je pensais à la fabrication du mucus qui est (je pense) composé de polysaccharides 'sucres) et de proteines. Si les sucres viennent de la photosynthèse certains aa ne sont pas synthétisés par le corail (ou alors par l'algue, je ne sais pas si c'est comme les plantes par exemple si la voie de l'acide shikimique existe dans la fabrication des aa aliphatique).

Comme le mucus sert pour la chasse et la protection contre des agresseurs je me disais que en cas d'absence d'hétérotrophie le corail était donc moins enclin à se défendre contre divers agresseurs. L'utilisation de ces protéines de défense serait dans un but d'éliminer un micro organisme agresseur voir d'inhiber la production de facteurs de virulence.

 

olivier

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Vaste question que voilà.

les liens métaboliques entre hote et symbiote n'est pas vraiment mon domaine de recherche mais je ne pense pas qu'il y ai de transfert directe de la zoox au mucus. je veux dire par là que la zoox apporte des sucres au corail certes, mais ensuite c'est lui qui va s'en servir de précurseur et donc les transformer en molécule de "son" choix. Concernant les AA, on ne connais pas encore très bien les quels sont fabriqués ou non par le corail et la zoox, le corail seulement ou la zoox seulement ou aucun des deux. Ce sont des données qui commencent arriver coté corail via l'analyse des génomes qui ont été publiés dernièrement. Pour ceux des zoox on risque d'attendre très longtemps tellement leur génome est gros et bordélique.

 

Concernant l'hétérotrophie, il est illusoire voir impossible qu'un corail survive sans apport hétérotrophe, cela à été montré mais je ne sais plus ou ni par qui. Cependant ça ne veux pas dire que l'on est obligé de les nourrir manuellement, nos aquarium sont riche de bactéries (environ 1 million par mL d'eau selon certaine mesure, d’ailleurs avec un RAB PB on peu monter facilement à 1 milliard voir plus !...).

 

Concernant la réponse contre des agresseurs, le corail répond effectivement via des protéines, notamment des peptides antimicrobiens (1 seul caractérisé pour l'instant chez les scléractiniaires, 2 chez l'hydre et 1 chez une méduse), mais aussi certainement via des méthabolites secondaire (non proteique) dont on ne connais à ma connaissance rien excepté quelles existe. Par exemple des qu'un corail est blessé il relargue massivement des agent antimicrobiens. Dans tout les cas un organisme en bonne santé sera forcément plus à même à ce défendre.

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bonjour

...des études faite sur les taux de capture et apport alimentaire en fonction de ces tailles de proies ont montré (pour des SPS) que les apport en fonction de la taille sont/seraient répartis comme suit :

- azote organique dissout (taille moléculaire), 12% des apports totaux journalier

-nano/picoplancton (0,2-20µ), 39% des apports totaux journalier

-micro/mesoplancton (20-200µ), 49% des apports totaux journalier

ces études ont été faites en milieu naturel j'imagine ? Si oui, sachant que dans nos systèmes fermés on a une eau qui est bien plus riches en composés dissous renfermant de l'azote, des nitrates jusqu'aux molécules organiques diverses, est-il possible d'imaginer que ces proportions soient renversées ? Du genre 50% ou plus acquis sous forme ionique ou moléculaire ? Et moins de 50% par capture de proies.

Régis

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En proportion oui mais ce qui est important c'est en quantité il me semble. Finalement la question serait est ce que la quantité de nourriture dans nos bacs est suffisante par rapport à la croissance élevée (excessive ?) de nos animaux (10 fois supérieur au milieu naturel) qui doit demander beaucoup d'énergie ? et du coup est ce que le corail ne délaisse pas tout ce qui concerne la mise en place de ces défenses ?

 

olivier

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Je laisse mes camarades explorer plus encore les questions énergétiques.

 

Concernant la matrice organique "Le squelette des coraux ...ne contiennent pas que du CaCO3. En effet, il est également composé d'une partie organique appelée « matrice organique » (MO)."

 

Est-ce qu'on peut attribuer la désintégration des massifs coralliens et l'enfoncement des iles coralliennes à la destruction de cette matrice organique au fil des ans, plusieurs facteurs se combinant  : affaiblissement du squelette mort, érosion, propre poids de la masse corallienne... ? Ou bien cette MO ne sert qu'à l'agencement du squelette et non à sa solidité ?

 

La matrice organique contient(drait) donc les éléments permettant d'orienter la croissance du squelette (indépendamment des facteurs environnementaux). C'est déjà une avancée dans la compréhension du pourquoi les formes des branches et colonies coralliennes sont si  diverses et ceci, bien que le corail vivant soit constitué des mêmes organes.  Mais quels sont ces éléments, ils sont sûrement en lien avec la génétique, alors comment ?

 

Denisio_genetico_candido :-[

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bonjour

ces études ont été faites en milieu naturel j'imagine ? Si oui, sachant que dans nos systèmes fermés on a une eau qui est bien plus riches en composés dissous renfermant de l'azote, des nitrates jusqu'aux molécules organiques diverses, est-il possible d'imaginer que ces proportions soient renversées ? Du genre 50% ou plus acquis sous forme ionique ou moléculaire ? Et moins de 50% par capture de proies.

Régis

Ces résultats sont issue d'une revue qui synthétise tout les travaux sur le sujet. On à donc une estimation des flux energétique par type de proie issue de données en milieu naturel et de donnée en milieu clos (experimental).

 

En proportion oui mais ce qui est important c'est en quantité il me semble. Finalement la question serait est ce que la quantité de nourriture dans nos bacs est suffisante par rapport à la croissance élevée (excessive ?) de nos animaux (10 fois supérieur au milieu naturel) qui doit demander beaucoup d'énergie ? et du coup est ce que le corail ne délaisse pas tout ce qui concerne la mise en place de ces défenses ?

 

olivier

 

Difficile de répondre a cette question. Une mysis ou larve de mysis capturé par nuit, ou un copepode ou autre isopode représente combien de bactérie en terme de quantité d'énergie? De mon coté j'ai vu un vrais plus quant j'ai commencé à donner 2 fois par semaines des nauplii d'artemia enrichi (gamme ocean nutrition vendu en pot de confiture). Je dirais donc qu'il est probable que oui il ai un apport picoplanctonique très important dans nos bac comparé au milieu naturelle.

 

Concernant la vitesse de croissance, il ne faux pas confondre vitesse de croissance du recif (très faible) et vitesse de croissance des coraux. Cette dernière est parfaitement comparable dans nos bac a ce qui ce passe dans le milieu naturelle si l'on s'interresse à la bonne gamme de taille. C'est à dire des animaux pour la plupart non mature sexuellement et donc mettant toute leur énergie dans la croissance.

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