
Voici donc, résumées en quelques pages, les différentes étapes de la fabrication de notre rampe pour un bac récifal de surface 120 x 70 cm. C’est sûr, la plupart des aquariophiles avertis trouveront des choses à redire, mais j’ai voulu faire pour le mieux avec un budget minimum (donc pas de drivers dimmables, pas d’effets « nuages », « orages »,…), mais on a quelque chose qui fonctionne et qui offre un flux lumineux suffisant et de couleur adéquate. En espérant que mon expérience puisse profiter à quelqu’un…
ATTENTION ! Un tel projet nécessite un minimum de compétences, car vous serez en présences de tensions électriques et d’outillages dangereux. Vous prendrez donc toutes les précautions nécessaires à leur utilisation. Je ne saurais être tenu pour responsable de tout dégât matériel ou corporel, durant tout le processus de réalisation de votre projet. Je préfère l’écrire, on ne sait jamais…
Matériel utilisé
Leds et drivers
Les leds seront utilisées à 70% de leur puissance totale, soit 150 W pour 216 max. Cette puissance totale peut paraitre juste pour le volume total de notre aqua, le ratio blanc chaud/froid/bleu sera ajusté au besoin en rajoutant d'autres leds, en fonction du rendu.
Je ne voulais pas spécialement faire de pub pour un marchand ou un autre, mais comme la question serait forcément apparue et que jouer au pictionnary fait perdre du temps, autant mettre des liens sur les composants que j’ai achetés. Libre à vous de comparer avec d’autres sites.
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72 LED de 3W, montées sur leurs étoiles dissipatrices, réparties comme suit :
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4 drivers Satisled (non-dimmables, hélas, mais si vous en avez les moyens, vous aurez plus de flexibilité…) pour 10 à 18 LED de 3W : Constant Current Driver for 18pcs 3W High Power LED 10-18x 3W Driver |
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72 optiques Satisled pour LED (IMPORTANT pour canaliser le flux lumineux VERS le bac…). J’ai pris du 60°, mais ça dépend de la hauteur à laquelle vous placerez votre rampe, par rapport à la surface de l’eau : 20x 60 Deg Matte LED Lens for 1W/3W/5W LED White Holder. |
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1 tube de COLLE thermique Fullk, et j’insiste bien sur le mot COLLE car sinon vous vous retrouverez avec de la PÂTE thermique (type micro-processeur) et de suite, ça COLLE beaucoup moins bien : CPU GPU Thermal Silicone Grease Compound Glue FUJLK. |
Quincaillerie
- 3 règles de maçon, longueur 1,50 m (magasin de bricolage);
- 1 profilé alu en L, longueur 2 m (ou 2 x 1 m), hauteur 50 mm (magasin de bricolage);
- Vis auto foreuses (magasin de bricolage) *6 ventilateurs de PC/boîtier diamètre 8 cm (magasin d’informatique) *1 Alimentation 12V pour les ventilateurs (magasin d’informatique);
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4 planches en agglo mélaminé, avec champs (pour limiter l’absorption de la condensation…) :
- 2 planches en 1200x200x18 mm (200 mm de haut suffit pour « cacher » les entrailles de la rampe, lorsqu’elle est placée à « hauteur d’homme ») ,;
- 2 planches en 800x200x18 mm;
- 11 équerres de chaises, longueur 50 mm;
- 3 équerres de chaises, longueur 120 mm;
- 4 charnières anglaises, longueur 100 mm environ;
- Vis à bois de différentes longueurs / diamètres;
- 2 crochets ronds à visser, longueur 20 mm maxi que l’on ne vissera pas à fond (si épaisseur du bois 18 mm…)
- 2 chaînes pour lustrerie (généralement mieux finie) de longueur de 1 m minimum, si vous fixez vos charnières à 70-75 cm du plafond. N’hésitez pas à en prendre un peu plus, qui peu le plus, peut le moins;
- 4 « S » de taille raisonnable, pour accrocher les chaînes;
- Fixations adaptées à votre mur, dans mon cas 12 chevilles à expanser pour plaques de plâtre (type « Molly »);
- 2 crochets ronds pour remplacer les traditionnelles vis fournies avec les chevilles Molly, qui serviront à accrocher vos 2 chaînes au mur (+2 chevilles Molly). Chez RED HEAD, par exemple, on trouve même des lots déjà composés ; chez MOLLY, il faut prendre les crochets à part;
- 2 ou 4 prises mâles avec terre, et autant de programmateurs, pour lancer les 4 circuits de LED à intervalle programmé, pour un effet « allumage progressif », pour ne pas stresser la poiscaille;
- 1 multiprise (voire plus…);
- Étain, fil 0,75mm2, câble 3x1,5mm2;
- Silicone de salle de bain et pistolet;
- J'en aurai peut-être oublié…
Outillage nécessaire
Meuleuse avec disques à tronçonner et à poncer, visseuse, perceuse, scie cloche de diamètre 80-90 mm ( pour bois, mais qui ne coûte pas une fortune car elle risque d’y passer pour usiner de l’alu), forets, crayon et marqueur, règle, niveau à bulle, pistolet à colle thermofusible, fer à souder et étain, multimètre (recommandé, histoire de vérifier l’isolation entre les circuits et les support en alu – donc résistance infinie – avant de mettre sous tension), serre-joints ou pinces de bricoleurs, pour tenir les LED pendant la prise du collage.
Créer les supports pour leds
Avec les règles de maçon…



Les choses sérieuses commencent... découpes de ventilation
Nous allons maintenant faire des gros trous dans la face supérieure de chaque morceau de règle. Trous qui serviront aux ventilateurs.



Toujours au rayon mascagne…


Et pour en finir avec nos supports…



Tant que le disque à poncer est monté sur la meuleuse…



Avant de passer au collage... le traçage


Et maintenant, collons !
C'est tout simple, mais voici quelques petites astuces…





AVIS également à ceux qui ont la main lourde sur la colle : point trop n’en faut ! Car s’il s’agit d’une colle « pour transfert thermique », une couche trop épaisse provoque l’inverse (à savoir isolant thermique), ce que nous ne voulons pas. Petite parenthèse : c’est la même chose avec les microprocesseurs et la pâte thermique que l’on met avant le ventirad…
Laissez prendre plusieurs heures (c’est pour ça, que généralement, que je rassemblais tout ce que j’avais qui ressemblait à une pince ou à un serre-joint, et que je faisais mes collages avant d’aller me coucher… Opération étalée sur plusieurs nuits, à moins que vous n’ayez une collection de 72 pinces…).
Quelques jours (ou nuits) plus tard, soudons !!
Cela se passe avec un fer à souder, de l’étain, du fil et un peu de dextérité.
Pour ma part, j’ai fait un peu de récup’, j’ai donc employé un fil sur dimensionné. Une section de 0,75mm2 suffit largement…
Conseil (qui vaut pour toutes les soudures) : une fois que vous avez dénudé l’extrémité de votre fil (dans ce cas 5mm suffisent), vous étamez (c’est à dire vous faites chauffer l’extrémité dénudée et vous y faites fondre de l’étain uniformément). Vous étamez également la pastille désirée de votre étoile (et pas le fil de la LED, d’où l’intérêt de prendre des LED montées sur étoile…). Et seulement une fois que les 2 composants sont étamés, vous les présentez l’un à l’autre et vous chauffez. La soudure se fera alors en un clin d’œil. Ce qu’il faut retenir, c’est que l’on soude jamais sans étamer au préalable les 2 composants à marier, sinon on mascagne !
Concernant le câblage…
Le driver que je vous ai présenté supporte 10 à 18 LEDs de 3W en série, et je les ai exploités au maximum de leur capacité, donc 18 LEDs par driver.
De l’autre côté, nous avons 6 supports capables d’accueillir 12 LEDs chacun.
DONC, j’ai réparti de la façon suivante :


Chaque « circuit complet » sera donc réparti sur un support et demi (je ne sais pas si je suis très clair…).
- Prenez un des drivers, connectez lui une prise mâle (côté fils bleu, en respectant la polarité Phase/Neutre ; sur la prise mâle le neutre est souvent repéré « N »).
- Connectez fil rouge sur le + de votre circuit / le fil noir sur le – (pour ma part, j'ai rallongé les fils…).
- Avant de brancher, testez l'isolation de votre circuit par rapport au support alu : multimètre en position ohmmètre ou biiiip et testez entre un pôle et le support. Si résistance infinie ou bip silencieux, c'est bon / si ça bipe ou que vous avez une résistance « finie », c'est que vous avez une liaison, donc contrôlez vos soudures et voyez si vous n'avez pas un surplus d'étain qui déborde des pastilles sur les étoiles.
- Alors branchez, et si ça s'allume (c'est tout le mal que je vous souhaite) bombez le torse et prenez un air satisfait. Sinon, vérifiez votre travail…
Testez votre travail !

Let there be light ! … and there was light !
Vos 6 modules sont maintenant câblés et fonctionnels, on peut maintenant s’attaquer à la ventilation.


Réservez votre ventilateur…
...et mettez un bon pâté de silicone dans l'emplacement fraîchement délimité, en évitant d'en mettre dans le trou (pour éviter de faire un barrage dans le flux d'air).


Les ventilos, c’est fait !
Passons aux optiques
Et là, ça se corse !
Parce que (en tous cas sur ceux vendus par SatisLED), ils ont prévu les encoches pour laisser la place aux connecteurs de la LED. Mais une fois que vous avez soudé vos connections sur les pastilles, eh ben là, vous ne pouvez plus rien emboîter…
Alors, ma solution ?
Eh beh, tout simplement attaquer la base de l'optique avec une panne pointue de fer à souder. Vous découpez alors toute une moitié de la base. Et vous répétez l'opération 72 fois, bien sûr ! Attention, ça pue !...
Bah oui, mais comment ça va tenir ?
Et bien, c’est là qu’intervient le pistolet à colle thermofusible.
Vous enduisez le pourtour de la LED (l'étoile, quoi !), en essayant de ne pas enduire la LED, au milieu… Même s'il n'y a que la moitié qui sera utile au collage, l'autre moitié servira à protéger les connections de l'oxydation (rapport à l'évaporation d'eau salée). Bien sûr, vous vous dépêcherez d'appliquer l'optique, tant que la colle est chaude. Vous positionnerez la partie intacte de la base de l'optique à l'opposé des connections sur l'étoile. Vous tiendrez quelques secondes, le temps que la colle refroidisse.
ATTENTION ! Pour l’instant, vous ne collerez pas les optiques des LEDS situées aux extrémités des modules, car normalement, à ce stade, elles ne sont pas encore raccordées aux drivers.
Il est temps de faire… une rampe !
Les LEDs sont collées et raccordées, les ventilateurs collés, les optiques presque toutes collées, passons à la solidarisation des modules. C’est à cela que va servir votre profilé alu en L.
Pour ma part, je voulais une rampe d’un mètre de large. J’ai donc coupé un profilé de 2 m en 2 parts égales (Logique ! Me direz-vous.).



ATTENTION : deux petites précautions avant de fixer.
1 - Observez l'alternance des câblages «en zigzag» et «linéaires».
2 - La disposition de la polarité. J’entends par là que, question pratique et sachant qu’un circuit est réparti sur un support et demi, il vaut mieux que le + d’un module soit au niveau du – du module suivant. Sinon, quand vous câblerez, vous serez obligés de tirer un fil sur toute la profondeur de votre rampe.
Ça doit commencer à ressembler à quelque chose…


En utilisant une fiche par driver, autant de programmateurs et une multiprise (que l'on peut coller à la colle thermofusible), on peut se faire un « pseudo » allumage progressif.
Enfin, on colle les optiques manquantes. Et avant d’aller plus loin, on peut déjà tester que tous les modules s’allument.
Ça s’allume ! Alors passons à la ventilation

Pour ma part, j’ai récupéré une alimentation qui délivre 5/12V sur une fiche Molex (norme que l’on trouve dans les ordinateurs et qui servent à alimenter disques durs et lecteurs optiques divers…). Initialement, elle faisait partie d’un kit de récupération de donnée (convertisseur SATA/USB pour récupérer des données sur un disque dur que l’on a sorti de sa tour…). Enfin bref, il vous faut trouver une alim 12V (continu, de mémoire…) suffisamment puissante pour faire tourner vos 6 ventilos (voir puissance – en Watt - d’un ventilo au milieu de celui-ci…).
Si vous avez opté, comme moi, pour des ventilos de PC, vous vous retrouverez avec 3 fils par ventilo (noir, rouge et jaune) et une fiche…Dans notre cas (à moins que vous ne vouliez faire un asservissement sur la vitesse de rotation, mais là, je ne vous suis plus…), le fil jaune ne nous servira pas. Donc pince coupante, et on taille (fiches + fils jaunes) x 6…
On raccorde le tout EN PARALLELE sur notre alim 12V (ce qui veut dire tous les fils rouges sur le + et tous les fils noir sur -, pour faire simple…).
Un peu de soudure, de gaine thermorétractable, puis on peut brancher et vérifier que ça tourne. Vous vérifierez le sens de rotation ET le sens de soufflage (qui sont normalement symbolisés par des flèches sur le côté de chaque ventilo…).

On approche du but. Maintenant que la lumière s'allume et que le vent souffle, reste plus qu'à faire un peu de ménage.




On aurait pu s’arrêter là… Bien oui, ça brille, ça souffle... Tout pour rendre notre poiscaille heureuse. Mais que nenni, parce que niveau « déco », c’est pas très sexy ! Alors...
On va ceinturer !
Cela dit, profitez-en pour visualiser le rendu lumineux et profiter des quelques moments de fierté ! Et faites tourner des heures et des heures durant, pour déceler d’éventuels problèmes. On appelle ça un crash-test.
Ce que j’ai fait ?


Petits détails…
Le petit truc sympa…


Fixez !
Placez des tasseaux en diagonale sur votre bac (d’épaisseur égale à la hauteur voulue de la rampe…), placez délicatement l’édifice sur les tasseaux et fixez au mur avec des chevilles adaptées…et ne retirez pas encore les tasseaux…
C’est pas fini !


Ensuite, vous reliez les crochets avec les 2 chaînes (par l’intermédiaire des 4 S).
L’intérêt de tout ça ? Je vous le donne en mille !

It’s a kind of magic !
Petits fignolages
Maintenant que tout roule et que tout le patacaisse est fixé, Enlevez les tasseaux et vérifiez la solidité de la fixation.



Vous pouvez être fier du travail accompli. FELICITATIONS ! Vous pouvez maintenant l’exhiber fièrement et dire « C’est MOI qui l’ai fait ! ».
Reste à faire
Bah oui, vous ne pensiez pas vous en tirer comme ça, quand même !
Dans les trucs à faire, mais que je n’ai pas encore fait, au moment où j’ai écrit tout ça :
- Rajouter un plexiglas sous les LEDs, à 1 cm du fond du cadre, fixé par l’intermédiaire de 6 à 8 équerres de 50 mm, histoire d’isoler nos circuits d’éventuelles projections d’eau, mais surtout de la condensation corrosive provoquée par l’évaporation d’eau salée.
- Peindre le cadre pour le fondre dans votre intérieur. Précédé d’une couche d’apprêt, car nous sommes sur du mélaminé ; donc adhérence pas top
- Ajouter 1 ou 2 multiprises au fond du cadre, pour brancher vos pompes de brassage, vos kits d’apprentis chimistes,…Vous les brancherez sur la multiprise principale (que vous aurez correctement dimensionné – en terme de nombre de prises, mais aussi de puissance/courant admissible) et comme ça, vous n’aurez qu’un seul câble qui redescendra de votre rampe… Astucieux, non ?
Et voilou…
C’est peut-être pas le top. On peut faire beaucoup mieux, c’est sûr ! Et on peut certainement en dire beaucoup de choses, mais c’est simplement un petit retour d’expérience personnelle, tel que j’aurais aimé en trouver sur le Web lorsque je me suis lancé dans l’aventure. Je l’ai voulu le plus exhaustif possible, de manière à partager les questions que je me suis posé durant ce long processus et donner quelques petites astuces à ceux qui ne sont pas vraiment bricoleurs... Les réponses ne sont pas forcément à prendre pour argent comptant car je n’ai pas la science infuse, ni la parole divine, mais au moins, j’aurais mis le doigts sur des points qui me semblent essentiels sur un tel projet.
J’espère que ce document donnera des idées à ceux qui veulent se lancer. Dans tous les cas, j’espère avoir apporté ma petite contribution au débat… Bon courage, si vous vous lancez dans un projet de rampe LED et merci de partager vos expériences sur les forums.
SEE YOU SOON !
Geff.
© Geff 2012/2013
Article publié par Cap Récifal le 12 janvier 2013 avec l'aimable autorisation de l'auteur.
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