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Réflexion sur l'acquisition d'espèces difficiles


Denisio

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Bonjour,
 
 
Je profite d'une question posée dans ce topique pour (re)lancer un débat sur l'acquisition d'espèces réputées difficiles.
 
S'agissant de vivant, notre hobby nous impose quelques réflexions sur la maintenance de nos animaux. S'agissant d'animaux sauvages, les réflexions nous conduisent à des considérations écologiques, surtout quand l'espèce n'abonde pas. Les considérations sont multiples, le Guide d'acquisition éco-responsable d'animaux marins en énumère quelques-unes. Mais quand il s'agit d'espèces dont on sait encore peu, ou réputées difficiles du fait de leur vie en milieu captif, on se pose la question de savoir si on peut se permettre de les prélever/transporter/vendre/acheter.
 
 
Puisque nous sommes récifalistes, nous ne sommes pas des extrémistes qui partiraient du principe que l'animal sauvage n'a rien demandé et surtout pas celui de mal vivre aux dépends du soigneur et que sa place est dans le milieu naturel. Nous respectons donc des règles, celles dictées notamment par la protection des espèces sauvages. Mais entre les deux ? Entre les deux il reste un champ de décisions personnelles. Parmi celles -ci, peut-on être un maillon de la chaîne qui pousse à l'import d'espèces réputées difficiles ?
 
Autrement dit, les récifalistes amateurs doivent-ils attendre d'en savoir plus de la part des scientifiques pour acquérir certaines espèces ? Les scientifiques disposent de budgets de recherche, bien souvent, seulement si elles ont des répercussions potentielles économiques... Dans cette logique, il n'y aurait pas grand-chose dans nos aquariums aujourd'hui. Les scientifiques sont d'ailleurs attentifs aux résultats obtenus par les amateurs. Ces derniers, par une approche plus intuitive et plus ou moins consciemment, ont en effet déjà proposé des options exploitées par des scientifiques pour leurs avancées. Devons-nous jeter le bébé avec l'eau du bain ? À mon avis, non. Il reste une voie raisonnable teintée de devoirs et de conscience personnelle : l'éthique déontologique.
 
C'est une voie aux frontières floues et personnelles, certes. Mais elle a justement  l'avantage de pouvoir être discutée selon le contexte. Cap récifal est aussi là pour ça et doit-nous permettre de nous forger notre propre éthique.

 

 
Pas question de donner de leçon à quiconque, alors j'expose mes quelques règles ;)

 

Personnellement, il m'arrive d'acquérir des animaux déraisonnablement, même de les acheter, quand ils sont mal en point et voués à une mort inéluctable dans leur environnement. C'est une attitude discutable ; on peut en effet estimer que j'entretiens un cercle vicieux d'import d'animaux qui ne devraient pas arriver jusque-là, soit du fait de leur difficulté ou des conditions d'import. Mais il faut replacer ma déraison dans son contexte. En général, il s'agit plutôt d'un deal avec le propriétaire ou le marchand, du fruit d'une discussion ou l'on s'interroge sur les causes d'un tel résultat et quand il y a au bout un espoir d'amélioration.
 
S’il n'y a pas de réussite au bout, je me permets une autre tentative avec cette espèce, mais seulement avec un spécimen sain et si je pense avoir mis en œuvre le minimum nécessaire. La notion de ce minimum peut aussi être discutable, il dépend de ce que l'on peut raisonnablement mettre en œuvre de manière pérenne. Nous ne sommes pas des aquariums publics ni des centres d'élevage. Les moyens et les objectifs ne sont pas comparables. Bref, ce minimum répond à un cadre, à chaque récifaliste de délimiter au plus loin. Pour résumer, disons que ce minimum pour l'animal doit être le maximum pour le soigneur averti. Cela suppose de lire et relire, d'en apprendre plus sur l'animal et de se remettre un minimum en question et de bien préparer sa venue. Alors, le deal, c'est d'être informé par le vendeur dès que le spécimen arrive.

 

Si il y a encore échec, je m'impose de ne plus en acquérir, sauf si je peux encore améliorer quelque chose dans ma maintenance qui puisse sérieusement augmenter les chances de réussite. Sinon, c'est basta !

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Sujet très intéressant et belle vision des choses,

C'est ce que je pense aussi, je teste différentes espèces (mal en point chez les distributeurs) et certaines se retapent et sont toujours là, d'autres ne supportent pas la captivité, on peut alors mettre en garde sur le fait d'acheter ou non certaines espèces où la documentation est quasi nulle voir inexistante.

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En ce qui me concerne, même si je suis susceptible d'être facilement victime d'un coup de coeur, je n'ai pas suffisamment d'expérience, ni de temps, ni de compétences techniques pour me lancer dans ce type de maintenance, et je m'interdis fermement pour le moment les animaux non symbiotiques, ou poissons impossibles à alimenter type poisson lime (que je trouve pourtant irrésistibles). Peut être que d'ici quelques années, je me lancerai dans la bataille, qui me semble passionnante, en attendant je suis avec un grand interêt vos sujets sur ces animaux, en espérant que vous arriviez à trouver pour moi le type de maintenance qui donnera de bons résultats :-)

Dès que vous m'aurez dit comment maintenir un trikentrion, je me lance!

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et bien pour ma part je ne sais pas bien ou me situer ,l'image du récifal idéal a toujours été celle du bac full sps et a ce titre il n'est pas bien difficile de faire un beau bac avec uniquement des boutures glanées a droite et a gauche ,j'ai bien quelque pieds achetés mais 75 % de mon bac provient de boutures

 

pour les poissons je m'interdis tous spécimen dont je ne suis pas sure de pouvoir m'occuper correctement

je possède un chelmon qui est quand même réputé pour la difficulté de son acclimatation ,je me suis autorisé pour ce spécimen une deuxième tentative après avoir perdu le premier ,tout en me promettant de ne pas insister si j’échouais encore

 

j'ai été jeune et optimiste ma vie de récifaliste est jalonnée de nombreuses erreurs qui font autant de massacres inutiles

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J'en ai vu en vpc, mais ils sont apparemment impossibles à garder. Dommage, ce sont des animaux magnifiques.

 

Oui, comme beaucoup d'autres malheureusement, après si cette affirmation est fondée sur juste des personnes qui en ont achetés "parce que c'est beau" on ne sait pas réellement si elles sont impossible, ou alors très difficiles

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En ce qui me concerne, même si je suis susceptible d'être facilement victime d'un coup de coeur, je n'ai pas suffisamment d'expérience, ni de temps, ni de compétences techniques ...

 

Effectivement ! Le temps que l'on peut consacrer fait partie du cadre auquel je faisais allusion. Ce n'est pas le moindre, sachant que c'est par l'observation que l'on peut espérer s'améliorer. Ca nécessite d'être présent, fréquemment, devant le bac. Un luxe pour beaucoup. Et puis le temps bien sûr, pour être réactif.

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Bonjour,

pour ma part, j'évitais les espèces difficiles, réputées intenables. J'en ai eu pourtant.. comme les comatules. j'ai fais confiance a la personne qui me les avait amenées.. quelle mauvaise surprise lorsque j'ai commencé les recherches sur leurs maintenances..

 

Les seules espèces difficiles que je me permettais d'avoir, sciemment, ce sont les chelmon, l'achille et poissons du même accabit. c'est uniquement parce qu'ils venaient d'un bac de particulier et parfaitement acclimaté a la captivité. Autrement, ce n'était même pas la peine. mettre de l'argent dans un animal qui risque de ne pas dépasser la semaine, je n'arrive pas. Je ne vois pas l'intérêt. 

Et dans mon boulot, je vois tout les jours des gens qui commandent des animaux intenables, des animaux qui pour certains doivent être en bac spécifique et qui vont finir dans un bac mixte. Moi, ça me rend juste malade.. Pourtant, quelques clics suffisent pour connaitre un minimum sur l'espèce que l'on désire maintenir.

 

Si je pouvais ne vendre que du corail, franchement, ce serait l'idéal pour mon équilibre et cela n'irait pas a l'encontre de mes convictions. Parce qu'aprés avoir eu un 2000l, peuplé a 99% d'espèces de coraux d'élevage, 95% de poissons venant de bacs de particuliers, je me vois mal distribuer des animaux sauvages a tour de bras, a des gens qui n'ont pas les compétences et qui a aucun moment ne vont se poser la question: est ce que je suis capable de mettre tout en oeuvre pour maintenir correctement cet animal? bien souvent, la réponse est non...ça se résume a: c'est zoli je veux ça!

 

Sincèrement, j'ai pris ce boulot car j'en avais l'opportunité... beaucoup de choses me plaisent, d'autres pas. J'espère a terme a faire évoluer la structure vers quelque chose de plus éthique a mes yeux, une structure qui arrêterait définitivement de vendre des animaux intenables. Je ne désespère pas.

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