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nitrates infernaux / osmoseur


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Bonjour à tous,

 

Suite à un déménagement j'ai réinstallé mon bac, en ai profité pour changer toutes les cartouches de l'osmoseur (sédiments, charbon, membrane). Confiant, je n'ai pas testé le taux de NO3 en sortie.

S'ensuit une explosion d'algues filamenteuses vertes (environ 20mg/L de nitrates dans le bac). Je réalise que mon eau de réseau est beaucoup plus chargée que dans mon ancien domicile. Ni une ni deux j'achète une cartouche de désionisation. Impeccable les NO3 sont à zéro en sortie.

 

Je sais que ce n'est pas bien ... mais tellement en rage et n'ayant pas de coraux encore dans mon bac, je fais un changement intégral de l'eau du système. Tous les detritivores sont là, les poissons se remettent de leur frayeur. Après 2h de brassage, l'eau est claire et je teste les nitrates.

 

Et là surprise ! 15 mg/L. Je reteste l'osmoseur, pas de nitrates.

 

Une idée ?

 

A part le fait que les sédiments (je n'avais pas tout vidé, juste gratté les pierres les plus atteintes dans un seau) soient capables de relarguer des nitrates précipités à la manière des phosphates, je ne vois pas.

 

Une expérience similaire ? Une idée ?

 

Merci à tous.

 

Leomarin

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Salut, merci pour ta réponse. J'utilise de l'instant océan de base. Je ne crois pas qu'il y ait des nitrates dedans.

 

Je pense vraiment à un relarguage style phosphates. Je ne vois pas d'ailleurs pourquoi il n'y aurait pas le même type d'équilibre dissous précipité pour cet ion.

 

Il est peut être moins observé car les concentrations de PO4, même anormales, sont assez faibles pour en suivre finement les dépendances physico-chimiques dans l'eau environnante. D'où les études plus poussées de la dépendance au pH etc.

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Non je suis en "bare bottom" . Mais j'ai 70 kg de pv pour 140L d'eau, et un peu de sédiments. Faut se représenter la surface microscopique qu'il doit y avoir dans ces 70 kg !

 

Sympa pour tes réponses.

 

Au passage, est ce que vous savez quels ions exactement sont échangés dans ce type de résine ? (Déminéralisation de chez optima) ?

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La plupart ont plus de 10 ans. Mais quel rapport ? De toutes façons faut se rendre compte que 20mg/L de nitrates ça fait 2g de nitrates pour 100 L, ce n'est rien vraiment rien ! Par rapport à la masse organique ou azotée dans 70kg de pv. Donc pas si étonnant point de vue ordres de grandeur.

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Bonjour Léomarin et bienvenue ;)

 

 

Quand on manipule, brasse, remue des PV, du sable... ça remet toujours en suspension pas mal de choses que l'on va en partie mesurer dans la colonne d'eau, le temps que tout se stabilise de nouveau.

 

Tes PV sont âgées, elles étaient donc sûrement chargée en biomasse. Comment ont-elles été stockées entre les deux installations ? Aucun risque qu'il y ait eu mort d'une partie importante de leur contenu (bactéries, éponges...) ?

 

Nous avions abordé récemment le sujet du vieillissement des PV et du sable, qui semble inéluctable et de nature à relarguer des nutriments en excès. Une partie de l'explication du syndrome des vieux bacs.

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Bonsoir !

 

Non, les PV ont été transportées très rapidement, c'était un tout petit déménagement. (Aqua arrivé début avril. Explosion d'algues fin avril). Par ailleurs, la masse organique dans une PV, me semble-t-il, diminue avec son âge, non ?

 

Tout à fait d'accord sur le relarguage dans l'équilibre dissous-précipité, quelle qu'en soit l'origine (sédiments libres, coincés dans les PV...). Je suis persuadé que ça concerne aussi bien les phosphates que les nitrates. Je réitère mon argument de la sensibilité due aux concentrations typiques. Un exemple : si vous mesurez les variations de masse d'une crevette en fonction du taux d'acides gras saturés dans son alimentation, et que vous faites la même chose avec une baleine, vous n'aurez pas la même résolution, il est même probable que vous ne vous apercevriez pas du cas de la baleine à moins de vous y pencher sciemment (ce que vous ne feriez pas, justement !) et avec des outils... Enfin des gros pèse-personnes extrêmement sensibles ;) Un microgramme ça se mesure pour une crevette. Pour une baleine ce seront qq kg et même là vous aurez du mal. J'espère que ma comparaison est claire concernant nitrates vs phosphates.

 

[désolé pour mon ton toujours "hypothétique", c'est une déformation professionnelle de chercheur en physique (pas en chimie minérale ni orga, mais les frontières sont floues...)]

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Merci pour ta bienvenue ! C'est vrai que j'ai omis de me présenter. J'ai trouvé ce site d'une qualité très supérieure à ce qu'on trouve malheureusement sur le net, alors je me suis inscrit pour avoir vos avis.

 

Je ne comprends pas bien l'idée de "remettre des choses en suspension" : tout est question d'équilibre chimique pour moi. Si ces sédiments sont stabilisés, à l'instar d'un terreau ou d'un humus qui ne fait plus que stocker les nutriments, ok. Si l'eau neuve déplace un équilibre précipité-dissous en faveur du dissous, alors je comprends mieux. Je penche pour ça. L'idée du "vieux bac", je ne comprends pas, d'un point de vue biologique. Mais je suis un jeunot en aquariophilie marine alors j'apprends.

 

Merci pour vos réponses !

 

 

 

 

Bonjour Léomarin et bienvenue ;)

 

 

Quand on manipule, brasse, remue des PV, du sable... ça remet toujours en suspension pas mal de choses que l'on va en partie mesurer dans la colonne d'eau, le temps que tout se stabilise de nouveau.

 

Tes PV sont âgées, elles étaient donc sûrement chargée en biomasse. Comment ont-elles été stockées entre les deux installations ? Aucun risque qu'il y ait eu mort d'une partie importante de leur contenu (bactéries, éponges...) ?

 

Nous avions abordé récemment le sujet du vieillissement des PV et du sable, qui semble inéluctable et de nature à relarguer des nutriments en excès. Une partie de l'explication du syndrome des vieux bacs.

 

 

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Merci pour ta bienvenue ! C'est vrai que j'ai omis de me présenter. J'ai trouvé ce site d'une qualité très supérieure à ce qu'on trouve malheureusement sur le net, alors je me suis inscrit pour avoir vos avis.

 

Je ne comprends pas bien l'idée de "remettre des choses en suspension" : tout est question d'équilibre chimique pour moi. Si ces sédiments sont stabilisés, à l'instar d'un terreau ou d'un humus qui ne fait plus que stocker les nutriments, ok. Si l'eau neuve déplace un équilibre précipité-dissous en faveur du dissous, alors je comprends mieux. Je penche pour ça. L'idée du "vieux bac", je ne comprends pas, d'un point de vue biologique. Mais je suis un jeunot en aquariophilie marine alors j'apprends.

 

Merci pour vos réponses !

 

Merci pour le site. Admins et contributeurs du forum, nous faisons le maximum pour faire de CR ce qu'il est et qu'il s'améliore. Le chemin est encore long.

 

Est ce que tout se résume à un équilibre chimique ?  Ni chimiste, ni physicien, ni biologiste il me semble que le vivant apporte sa petite contribution aux réactions chimiques, ce qui ne facilite pas notre hobby et le rend aussi, si passionnant ;)   "remettre des choses suspension"... le "chose" n'est pas très explicite et ne cache pas mon ignorance.  Le fait est que les taux de NO3 et PO4 mesurés sont toujours plus importants dans les instants qui suivent une manipulation du sable et/ou des PV et le 15 mg/l après remaniement ne me surprends pas plus que cela. Le phénomène de dissolution, à mon avis, n'est pas suffisamment rapide pour expliquer des variations soudaines.

 

Que mesures-tu maintenant, après ce changement d'eau, une fois que tout s'est stabilisé ?  

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Hello,

 

d'abord je voudrais faire une petite mise au point  :siffle  J'ai plusieurs amis chercheurs en biologie (par laquelle j'ai commencé mes études). Ils en savent bien moins que vous en biologie marine. Pareil pour mes quelques amis chimistes. Il faut bien se rendre compte que les chercheurs sont ultra-spécialisés et ne connaissent pas 1 % de ce qui se publie dans leur domaine. Alors le reste !.  Ce qui compte je pense, c'est la démarche du raisonnement scientifique, qui ne se fait évidemment pas sans une culture scientifique généraliste indispensable. Donc je n'en sais pas plus que vous. C'est dit ;) . Ce qui est dramatique dans les forums aquariophiles, ce sont les affirmations non argumentées et complètement fausses, et Dieu sait qu'on en trouve partout. J'aime bien advanced aquarists pour ça.

 

Par rapport aux phénomènes de "dissolution" (je n'ai pas parlé de ça je crois, mais d'ions sous forme dissoute, détectés par les tests, par opposition aux ions complexés (liés) dans les sédiments p.ex, mais je crois comprendre) d'une façon générale, ils sont plus rapides. La "rapidité" d'une réaction chimique minérale est souvent plus grande (mais ce n'est absolument pas une généralité !) qu'une chaîne complexe de réactions biochimiques. Par exemple, une augmentation rapide de pH peut précipiter rapidement les phosphates dissous. Alors que les variations de concentration des phosphates dissous dues au traitement bactérien vont être beaucoup plus lentes. A contrario, pour donner un contre-exemple, la chaîne de la photosynthèse est rapide. Alors que l'hydratation ou la dissolution de certains composés minéraux peut être très très lente. Bref, les exemples sont innombrables. Quand vous mettez des pâtes dans de l'eau froide, elles "cuisent". Mais il ne faut pas être pressé ;) (en fait la chaleur accélère juste la pénétration de l'eau entre les molécules d'amidon, par de réaction chimique à proprement parler.)

 

Et oui je suis 200% d'accord avec toi, les variations de concentration des ions de toutes sortes dans l'eau sont bien sûr dues davantage aux réactions d'origine biologique, mais ceci sous-entend que le milieu n'est pas rapidement perturbé (comme un changement d'eau intégral ;) ). Et chacun a pu constater que les échelles de temps ne sont pas les mêmes : ça se compte en jours  (ex : pic nitrites), en semaines, en mois... Dans un milieu "stable".

 

Je pense donc que ce qui est arrivé est que l'eau entièrement dénitratée que j'ai introduite a provoqué un "relarguage" (un déplacement de l'équilibre) de nitrates complexés sous forme stable dans les sédiments quand le taux était élevé initialement et maintenait ces nitrates liés à des molécules organiques. Pour faire une comparaison très simple, imaginons un morceau de carbonate de calcium dans une eau initialement pure. Le taux de Ca mesuré est X (très faible mais peu importe). Le morceau de CaCO3 joue le rôle de réservoir. On décide de changer toute l'eau avec de l'eau pure en espérant que le taux de Ca va rester à zéro. Le taux va revenir à sa valeur X...

 

Pour répondre à ta question, la mesure de ce soir montre une légère augmentation.

 

En ce qui concerne les équilibres, oui, tout est équilibre chimique. Un pluriel ici serait de mise. En bio on parlerlait plutôt d'homéostasie pour un organisme donné, en l'occurrence ici une bactérie ou une algue, tant les réactions sont nombreuses et leur cinétique différente (on tend vers l'équilibre ! Toujours !) . Pas sous des formes simples comme NaHCO3 donne ceci cela (à ce propos, même des exos d' "équilibres chimiques en milieu aqueux"  traités en prépa 1ere année avec qq espèces chimiques et qq perturbateurs sont redoutables, certains d'entre vous doivent en savoir qqchose... alors dans nos systèmes où rien que du point de vue minéral, c'est la jungle... L'expérience doit vraiment primer sur la théorie... On voit bcp d'équations écrites pour impressionner mais qui sont du grand n'importe quoi).

 

Donc oui je pense que tu as raison, évidemment le vivant joue son rôle (!) dans nos aqua, mais la différence majeure avec les équilibres minéraux est cinétique. Les bactéries sont lentes, interagissent, se battent, tout ça dans la jungle des solutés minéraux qui peuvent varier rapidement si le milieu est perturbé rapidement.

 

Je pense que c'est ce qui est arrivé.

 

Encore une fois, maintenant que mon eau d'osmolation est entièrement dénitratée, ça va être intéressant de voir à quelle vitesse les NO3 vont diminuer.

 

Désolé pour le laïus ;)

 

Merci pour votre aide et je lirai avec plaisir vos remarques.

 

Léomarin

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Euh... 70kg de PVs pour 140 litres d'eau, c'est plutôt énorme!

Il reste un peu d'eau, entre les failles?  :siffle

Mine de rien, ca peut être un facteur de déséquilibre:

Trop de pierres, circulation d'eau médiocre, accumulation de sédiments.

Au niveau de la surface colonisée par les bactéries (et donc du potentiel d'épuration) , tu serais plus gagnant en ayant 70kg de sable, mais... n'en parlons pas! :D

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Merci pour le "laïus" Léomarin :)

 

Je dois dire que je fais un constat similaire au tien, mais sur une période un peu plus longue.

Suite à des taux importants de NO3 et PO4 et surtout augmentant irrémédiablement, j'ai entrepris un nettoyage important du bac en retirant les 3/4 du sable, en nettoyant le reste et le décor, le tout suivi d'un changement de 3/4 de l'eau. Passées les 48 heures durant lesquelles les taux sont restés importants, j'ai pu constater une baisse radicale des PO4 et NO3, à des taux que je n'avais plus connus depuis 2 ou 3 ans. Il y a de ça environ 1 mois. Aujourd'hui les taux sont remontés presque à ce qu'il étaient. La théorie du complot chimique doit bien exister ;)

 

Sur la rapidité à descendre les NO3, sauf à être rapide, il sera toujours difficile de la relier à un évènement unique (l'eau osmosée), tant d'autres facteurs peuvent influer. Je me souviens avoir vu descendre mes NO3 de 20 à 0 mg/l en 4 à 5 mois, seulement après avoir changé d'écumeur pour un plus performant. Durant ce temps, il a pu se passer bien d'autres évènements et je ne saurais tout imputer à cet écumeur.

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Hello,

 

Ah oui vraiment étrange la baisse radicale après 48 h de remontée ! Comme tu dis, il y a complot ;) ! Une idée de ce qui s'est passé ?

 

A propos de mon voeu pieux de descente à zéro, c'est parce que je raisonne "toutes choses égales par ailleurs" comme on dit. Ça c'est vraiment important pour comprendre ce qui se passe.

 

Mais oui, il y aura de l'imprévu, c'est prévu :)

 

En tout cas la morale de l'histoire pour moi c'est que si un bac équilibré maintient les nitrates à zéro sur le long terme, c'est que d'une part bien sûr l'offre est inférieure à la demande (tous mécanismes confondus), mais que d'autre part il doit exister un gros réservoir de nitrates liés (pv et sédiments). En fait ça expliquerait assez bien la focalisation sur les sédiments en Berlinois, fortement brassés par définition et où le réservoir est constamment déséquilibré, et de fait n'en est plus un. Je pense par exemple, à l'opposé, à ce qui se passe dans un Jaubert.

 

Bref que des choses connues mais je pense plus claires pour moi maintenant !

 

Juste une dernière remarque, ou précision plutôt, il ne faut pas oublier qu'un ion nitrate est chargé, toujours accompagné d'un ion chargé positivement pour la neutralité électrique, sans parler des molécules d'eau qui viennent se coller à tout ça, et c'est le cas simple, mais pour préciser ce que j'entends par "lié", la meilleure image qui me vient pour se représenter le "réservoir" est celle du "complexe argilo-humique" si important pour la pédologie entre autres. D'ailleurs il existe forcément un paquet de littérature sur la pédologie des sols marins.

 

Encore désolé pour le laïus ;) Et toujours très curieux de vos remarques ! Leomarin

 

En pj deux schémas de principe.

 

 

fr.m.wikipedia.org/wiki/Complexe_argilo-humique

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Bonsoir à tous  :bonjour

Très intéressant comme sujet de discussion, même si je n'ai jamais fait de biologie mes souvenirs de chimie minérale

m'aident à appréhender un peu vos propos...

Ce que tu dis Léo à propos des réservoirs et des sédiments me conduit à deux réflexions qui ne sont peut être pas "justes" mais vous allez

sans doute pouvoir argumenter...

1/ l'exemple du bac à Denis conduirait à penser qu'une fois un "équilibre" d'un bac atteint, quoiqu'on fasse, il aurait tendance à revenir vers ses valeurs stables...tant mieux si elle sont basses pour les NO3 par exemple. Ceci bien entendu à condition de lui prodiguer les bons soins...

2/ En berlinois, il est fortement conseillé d'éliminer les sédiments...donc à contrario de la proposition 1/ on aurait tendance à déséquilibrer le bac en faisant

ça puisqu'on ôte une partie des éléments participant à l'équilibre...

 

D'où mon dilemme  :horreur  on enlève ou on laisse ?

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Hello Minos,

 

ce n'est pas exactement ce que je voulais dire, je vais essayer de m'expliquer, c'est vrai que je ne suis pas toujours très explicite.

 

D'abord point important, je ne fais que spéculer, ce sont mes hypothèses, mes raisonnements et en aucun cas des directives.

 

1/ Il n'y a pas de valeurs stables fixées pour un bac donné. Ce serait trop beau ! C'est une question d'échelle de temps. Sur un bac qui ne subit pas de perturbation rapide ("lui prodiguer les bons soins"), le temps de stabilité est peut-être de quelques mois. Mais nous avons affaire à un système complexe, on y fait des choses (j'ajoute un réacteur, je change d'écumeur, j'ajoute un poisson, une résine anti-Y...) qui font qu'il n'y a pas de point de stabilité sur le très long terme (années, dizaines d'années... ce que nous cherchons tous et qui devrait être la norme).

 

Je ne sais pas comment Denisio maintient son bac, mais il semble qu'il fasse de temps à autre de gros changements, ce que j'appelle des perturbations rapides. Ensuite la complexité des réactions, qui ne sont pas indépendantes les unes des autres, biologiques ou minérales, rendent la compréhension des évènements très difficile...

 

2/ Là, je me suis fait mal comprendre, j'en suis désolé. Je ne crois pas avoir dit que les sédiments en berlinois participaient à l'équilibre. Je disais simplement qu'ils constituaient d'une façon générale un réservoir qui en tant que tel, ne relargue pas son stock de nutriments. Sauf qu'en berlinois, l'idée est justement de brasser énormément, et les sédiments sont donc constamment remis en suspension. C'est-à-dire qu'ils ne peuvent plus stocker nitrates et phosphates en les gardant tranquillement. Ils retournent constamment dans l'eau circulante où l'on s'efforce par des moyens extérieurs de maintenir leur taux bas : l'équilibre est ainsi en faveur du relarguage. D'OU la nécessité en berlinois de lutter en permanence contre les sédiments. J'espère que ceci répond à ta question.

 

Je voudrais ajouter, par exemple par rapport à la remarque de piquepique, qu'il n'y a pas qu'une façon de faire en berlinois. Dans mon cas - je ne suis pas un vrai récifaliste  fan de coraux durs, j'ai fait le choix d'avoir un taux PV/eau libre très élevé, un bac relativement peu brassé, très peu peuplé, et surécumé. Je ne mets jamais de résines anti-phosphates ou algues, ou autres, je ne mesure que très rarement les paramètres. Seulement quand un problème survient.

 

Je n'ai pas de leçon à donner, c'est ma conception de l'aquarium marin. Je me rappelle une phrase d'un type dont j'ai oublié le nom, une "autorité" américaine du récifal qui disait en substance : je ne trouve rien de pire que ces aquariums à l'eau cristalline, aux pierres couvertes de corallines sans diversité alguale et qui ressemblent plus à une piscine qu'à un biotope marin. C'est aussi mon idée de l'aquarium. En tant que plongeur, je ne peux que constater que ces bacs javellisés ne ressemblent en rien à ce que nous montrent les récifs. (NB : les noms et les propos des "gourous" ne m'intéressent pas vraiment. Je ne pense qu'aux faits avérés, aux raisonnements et aux méthodes les plus naturelles possibles)

 

Avant ce déménagement, à part les changements d'eau, je n'ai pratiquement pas entretenu mon bac. Je nourrissais mes poissons (un Centropyge flavissus, une Ecsenius bicolor et deux demoiselles) de temps en temps. Mon Centropyge est mort l'an dernier après 11 ans dans mon bac, où il picorait roches et vitres avec une grâce que je n'oublierai jamais.

 

J'ai fait une recherche sur le sujet du vieux bac dont parlait Denisio. Je n'ai pas trouvé, mais je suis tombé sur le sujet Sable et Phosphates. Où j'ai lu des phrases comme (je vais me faire des amis ;)) "Untel ne comprend rien à la biologie". Que des spécialistes auto-proclamés disent n'importe quoi c'est bien connu. Des gens comme Sprung et Delbeek vous diraient, j'en suis sûr, qu'ils ne savent pas ce qui se passe, parce qu'ils sont des scientifiques (ce qui n'est pas une garantie d'honnêteté ou de compétence...). Ils essaient quand même, c'est un peu leur business...

 

Juste pour finir, j'ai vu il y a une vingtaine d'années Jaubert à une conf sur la prolifération de la C. taxifolia à l'Institut Océanographique rue Saint-Jacques. Ce type est un vrai et bon chercheur.

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 Je me rappelle une phrase d'un type dont j'ai oublié le nom, une "autorité" américaine du récifal qui disait en substance : je ne trouve rien de pire que ces aquariums à l'eau cristalline, aux pierres couvertes de corallines sans diversité alguale et qui ressemblent plus à une piscine qu'à un biotope marin. 

 

La phrase m'est familière mais le nom de son auteur m'échappe aussi.

Dans tous les cas un grand homme!

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Je ne sais pas comment Denisio maintient son bac, mais il semble qu'il fasse de temps à autre de gros changements, ce que j'appelle des perturbations rapides.

 

Non, non. Il faut considérer ce renouvellement massif d'eau comme une opération du désespoir, après avoir essayé tant et tant de voies alternatives douces. Je serais plutôt du genre à faire peu de changements d'eau. Trop peu diront certains ;)

 

Je lis tes commentaires avec intérêt. Je pense intuitivement que tu détiens quelques clés mais je ne pourrai malheureusement pas argumenter. J'espère que d'autres membres qui semblent s'être aujourd'hui assoupis derrière leur verre de rosé pourront te donner leur sentiment après la sieste.

 

Le "syndrome des vieux bacs" est un concept que l'on évoque moins aujourd'hui, bien aidés par les équipements plus performants. Sprung en parle dans Aquarium récifal volume 3 : l'évolution du vivant et des performances du matériel, l'accumulation de substances au fil du temps, des déséquilibres chimiques, l'arrivée d'agents pathogènes...  y contribuent. Bien que nos maintenances soient mieux maitrisées, j'ai comme l'impression que ce syndrome n'est pas totalement éteint :(

 

Entre parenthèse et juste parce que tu évoques C. taxifolia : certains scientifiques mériteraient bien qu'on leur relise aujourd'hui leur propos alarmistes de l'époque. A les entendre, la Méditerranée serait aujourd'hui un cloaque (ce qui ne l'exclue pas un jour, mais pour d'autres raisons). Ceci dit, je ne les blâme pas, je comprends bien qu'un scientifique à la tête d'un laboratoire mette en avant des scénarios catastrophes, ne serait-ce que pour trouver des financements de recherche. Ô monde impitoyable !

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Salut Léo et merci pour cette réponse plus que complète  ;)  j'ai attendu ce matin pour le lire bien réveillé et être sur de bien la comprendre  :D

 

Moi aussi je me suis sans doute fait mal comprendre...il faudrait qu'on en discute un jour de vive voix...bien plus facile que quelques lignes qu'on pense claires et qui ne le sont que pour l'auteur  :hihi

Je partage ton point de vue sur les bacs "naturels" mais que la tentation est forte de vouloir régler un problème "naturel" avec une béquille technologique ou chimique...

 

L'équilibre est le but recherché...mais qu'il est difficile de l'atteindre et encore plus de le conserver...

Au plaisir de te lire  :pouce

 

J'avais pas vu la réponse de Denis...+1 pour la caulerpe  8)

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....

En tout cas la morale de l'histoire pour moi c'est que si un bac équilibré maintient les nitrates à zéro sur le long terme, c'est que d'une part bien sûr l'offre est inférieure à la demande (tous mécanismes confondus), mais que d'autre part il doit exister un gros réservoir de nitrates liés (pv et sédiments). En fait ça expliquerait assez bien la focalisation sur les sédiments en Berlinois, fortement brassés par définition et où le réservoir est constamment déséquilibré, et de fait n'en est plus un. Je pense par exemple, à l'opposé, à ce qui se passe dans un Jaubert.

 

Bonjour,

D'expérience, je ne pense pas vraiment que cette logique du réservoir soit totalement applicable pour les nitrates :

En montant un bac avec des PV venant d'un bac anciennement très chargé comme un fich only, ce que j'ai eu l'occasion de tester par 2 fois, les nitrates sont en effet montés très vite dans l'eau au début, confirmant partiellement cette logique du réservoir, mais en moins de 2 mois (dans une configuration correct évidement), cela devient un vieux souvenir, hors je ne pense pas qu'un bac fraichement monté soit capable de métabolisé les nitrates accumulé sur des année en 2 petits mois.

Concernant les phosphates par contre, dans le même cas de figure, il faut des mois voir année de traitement a base de résine pour tenir des taux correct, la logique du réservoir se concrétise clairement dans ce cas.

Si on se pose la même question sous un aspect théorique, on remarquera que les 2 cycles sont gérés dans la nature de façon très différentes :

Les phosphates finissent au fond des mers, emprisonnés dans des sédiments, qui ne seront recycler que beaucoup plus tard, sur la terre ferme.

Les nitrates finissent eux sous forme gazeux, donc pas de stockage dans leur cas, et forcément pas besoin de réservoir.

Je base cette affirmation sur la description visible par exemple sur wiki, mais Florian le rappelait il n'y a pas longtemps, avec évidement beaucoup plus de justesse et de précision que ce dont je suis capable :)

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Si on se pose la même question sous un aspect théorique, on remarquera que les 2 cycles sont gérés dans la nature de façon très différentes :

Les phosphates finissent au fond des mers, emprisonnés dans des sédiments, qui ne seront recycler que beaucoup plus tard, sur la terre ferme.

Les nitrates finissent eux sous forme gazeux, donc pas de stockage dans leur cas, et forcément pas besoin de réservoir.

 

Les nitrates sont très solubles et ne précipitent pas, à la différence des phosphates, bicarbonates et carbonates. Si dans le monde il existe beaucoup de mines de phosphates d'origine sédimentaire ou organique (guano), les mines de nitrates sont très rares, limitées aux déserts salins chiliens ou à proximité de la mer Morte. Cette localisation dans des déserts a permis que les nitrates ne soient pas lessivés par les pluies. Leur origine reste encore une matière de discussion non tranchée, un des premiers ayant émis une hypothèse sur leur origine étant Darwin, ce qui ne date pas d'hier. Il semblerait qu'il y ait un relatif consensus sur une origine organique (cyanobactéries, bactéries), un milieu ultrasalin pouvant empêcher l'implantation d'espèces consommatrices de ces nitrates.

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Eh bien, voilà qui est magistralement asséné !

 

Effectivement, je dois mal me faire comprendre. Précipitation vs complexation faible (ions faiblement liés) comme dans le CAH, sont des choses radicalement différentes, je n'ai pas envie d'entrer dans tous ces détails car je me rends compte que je me fais bien mal comprendre et je n'ai pas vraiment le temps d'expliquer ce qui diffère entre ce que je pense, ce que j'ai dit, ce que j'imagine, ce que vous avez compris, ce que j'ai compris, ce que vous êtes sûrs de savoir, etc :/

 

"bien plus facile que quelques lignes qu'on pense claires et qui ne le sont que pour l'auteur". Par exemple sur la disparition des nitrates libérés dans des PV anciennes en l'espace de 2 mois, je ne vois pas ce qu'il y a de si étonnant. Pour pouvoir discuter il faudrait connaître le taux maximal atteint, le brassage, toute la confguration technique du bac. Les années d'accumulation de ces PV n'en ont pas fait un cristal de nitrate de calcium !

 

Aucune importance, le sujet sera encore rebrassé et remis en suspension pendant des décennies.

 

Je suis venu poser une question, pas créer une polémique ou provoquer les gens qui savent tout sur tout.

 

A bientôt.

 

Léomarin

 

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