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Chauds, chauds les poissons !


Denisio
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Bon, bien loin de la maintenance aquariophile, j'ai hésité à poster ce topique qui risque de faire grincer :D  Mais dans une pause café, on se lâche parfois.

 

Dans chaque humain, il y a toujours une bête sauvage, refoulée ou pas, contenue ou pas. Moi, attiré par l'apnée sous toutes ses formes : en piscine pour l'entrainement, hockey subaquatique pour la forme, en mer avec l'appareil photo pour le plaisir... mais surtout, la pêche sous marine pour la bête qui sommeille.

Qu'on ne se méprenne pas, la pêche sous marine, c'est tout sauf de la boucherie : on pénètre le milieu même du poisson, un milieu hostile qui demande forme et entrainement ; il faut connaître la mer, les vents, les courants, les marées, la houle qui balance ou déferle et puis surtout, avoir une bonne connaissance du poisson : son comportement, ses habitudes selon les saisons ou la météo, les périodes de frai, savoir les reconnaître.... Parce que non, le pêcheur sous marin ne prélève pas à l'aveugle. Il sélectionne un type de proie, la taille, jamais une femelle porteuse etc. Et puis il tire... ou pas. Combien de fois le fait même d'avoir fait venir le poisson à portée me suffisait, l'acte de chasse était abouti et je prenais plaisir à voir repartir le poisson, tranquillement. Bon, quand même, quand on a dix enfants à nourrir...  Bref, du physique, une bonne connaissance des animaux et du milieu et la passion de la mer. J'arrête là, l'apologie de l'homme prédateur sous-marin, il n'en a pas besoin.

 

Habituellement, les Indonésiens ne sont pas particulièrement attirés par ce qui se passe sous l'eau. Et pourtant, lors de mes pérégrination à Bali, j'ai fait la connaissance de deux pêcheurs sous-marin. Mes vieux démons s'éveillant, je me suis intéressé à l'attirail du premier.

Là bas, difficile de trouver un tel équipement. C'est  encore plus compliqué de dégoter des accessoires. Son fusil est donc DIBali plein d'astuces. Je me suis régalé à l'analyser et je ne peux m'empêcher d'en faire profiter les récifalistes pêcheurs sous-marins qui gravitent sur Cap Récifal. si, si, il y en a, j'ai des noms ! 

 

Je ne commente pas, les connaisseurs apprécieront les systèmes de gâchette, de retenue de la flèche, le coulisseau.... Dompail appréciera aussi, forcément, il y a du bois et plein d'élastiques.

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Le second pêcheur, c'était plus tard. Intéressé par son équipement, nous discutons. Son fusil est de fabrication locale, une petite série plus aboutie mais également avec les moyens locaux. Pensez-donc, un vrai fusil c'est 1 million ! Certes, un million de roupies ce qui fait quand même 67 €. Quand un le salaire moyen est de 150 € par mois, autant dire que c'est inaccessible pour un pêcheur.

 

Pas de bois, pas d'élastique, c'est du métal et de la résine renforcée, formée. Du sérieux !

 

Un appui pour le chargement, le fusil est long, très long. Bon sang, c'est pour de la bonite !

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Poignée et gâchette élaborée. Pas de sécurité, normal !

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Un seul tendeur, un peu court pour la longueur, pas facile à armer ! Du fil nylon, quand même, ce serait donc du sérieux  !

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Sont-ce ces longues années à côtoyer les touristes ?  Les Balinais ont ce don de tout deviner et de vous proposer ce que vous souhaiteriez, avant même d'en avoir exprimer l'idée. Eddy (ils ont tous des noms de star) me propose de l'accompagner l'après midi. Le démon, toujours ce démon... d'autant plus que j'ai vu le matin même des petites bonites près de la plage. C'est donc OK. Terima kashi, banyak ! Oui, merci beaucoup Eddy.

 

Nous voilà donc partis dans son junkung. Ces barques à balanciers sont toutes motorisées. On à tôt fait de rejoindre le spot. Eddy m'a prévu l'un des deux fusils. Je me serais contenté de le photographier, mais pourquoi-pas tester ce matériel.

 

En fait Eddy a fait de la pêche sous marine son gagne pain professionnel, soit en emmenant des plus ou moins gogos comme moi, soit en pourvoyant les hotels du coin. Avant le départ, j'ai laissé tout mon matériel à Eddy qui n'a pas refusé. Professeur oblige, il a prévu de me faire une petite initiation matériel. Il attache une corde à la poignée, reliée à une bouteille d'eau en plastique. C'est au cas ou il y aurait du gros m'explique-t-il. Je doute que cette petite bouée fatigue une bonite.

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C'est pas inutile, je ne veux pas esquinter son fusil. Je lui propose de me confier son équipement après une petite photo que je lui enverrai  (Eddy n'a pas de messagerie). Comme beaucoup ici, Eddy chasse à la coulée : on repère un poisson de dessus. La vision vers le haut du poisson est très mauvaise, ce qui permet de lui descendre dessus sans qu'il s'en rende compte. S'il se cache au dernier moment, le chasseur sait repérer l'endroit. 

"Big fish" "Big fish" Eddy vient de louper un gros poisson... que je n'ai pas vu. J'ai seulement vu qu'il a empalé  sa flèche dans la colonie corallienne qui devra se remettre de quelques branches because Big fish manqué. 

 

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J'ai décidé de chasser comme je sais le faire le mieux. A l'agachon : une technique d'origine marseillaise très pratiquée en Europe. On descend sans bruit, on se cache et on attend. Les petits poissons viennent vite, on attend encore que les plus gros pointent leur nez. Alors, on discerne les plus gros, à la limite de la visibilité. on attend encore qu'ils prennent confiance et que l'un d'entre eux approche. Il suffit d'attendre alors qu'il présente son flanc, juste avant qu'il ne démarre quand il a compris le danger. Finalement, la technique est simple, il suffit d'attendre et d'utiliser la curiosité du poisson craintif, ou au la sureté du poisson prédateur.

 

Sauf que là... pas de petite bonite comme j'ai pu en voir la veille, mais des papillons de toutes sortes, des chirurgiens, des perroquets et quantité d'autres dont je ne remets pas le nom. Des anges aussi qui passent. Que faire si l'un d'eux s'approche ? Non je ne pourrai pas tirer !  Je décrète qu'ils sont trop petits. Les seuls qui s'approchent finalement,  comme le feraient nos Sars d'ici,  sont cinq Pygoplites, qui me regardent, intrigués. Comment peut on tirer sur un Pygo ?  Je m'amuse d'observer le comportement de chacun. Finalement, je me décide sur un banc de pleine eau qui me tourne autour. Je me rends compte que la flèche,  trop lourde et le tendeur trop souple ne sont pas adaptés aux tirs horizontaux. Tant mieux,  la flèche passe dessous. Une heure, deux heures, le temps passe. Puis-je sortir sans rien prendre et ainsi laisser penser que le matériel n'est pas tip top ? Je me décide donc sur un perroquet. Je sais qu'ils les mangent et l'espèce prolifère plutôt bien. Ce sera ma victime. Je me sens quand même minable.

 

De retour au bateau,  "bagus, bagus". Oui, je sais que c'est bon, on va pas en faire un plat. Je découvre la pêche d'Eddy : 2 Pomacanthus semicirculatus, 2 perroquets (Scarus),  un Plectorhinchus orientalis et d'autres que je ne reconnais pas. Finalement, je comprends bien que sont matériel ne permet pas de prendre du gros.

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Ah oui, le pêcheur sous-marin ne prélève que ce qu'il mange. C'est chose faite. Une belle petite grillade mais qui n'aura pas été la meilleure.

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Désolé :(

 

 

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Alors là Denis, tu risques le bannissement définitif de Cap qui vise à promouvoir les méthodes aquariophiles les plus favorable à une vie tranquille et épanoui des bébêtes récifales... BB est déjà sur tes traces!

Bon, plaisanterie mise à part, faut bien manger de temps à autre... :-[  

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Merci pour ce petit reportage, ça a fait résonance dans ma t^te au reportage qui passait hier sur Arte :)

 

http://www.arte.tv/guide/fr/064538-000-A/jago-une-vie-aquatique

 

L'apnée... il faut vraiment que j'y travaille pour profiter plus longtemps de ce qu'il se passe sous l'eau (pour un habitant du bord de méditerranée ça craint ^^ )

 

 

Stef

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...ça a fait résonance dans ma t^te au reportage qui passait hier sur Arte :)

 

Grand merci pour ce lien. Beau reportage, belle histoire et émouvante. Ca reflète bien ce que sont l'apnée et la pêche sous-marine pour beaucoup d'entre-nous, loin des compétitions. Ce gars là est phénoménal, pour se mouvoir dans ces profondeurs, sans palmes.

 

L'apnée, une approche du monde sous-marin à l'opposé de la plongée, que j'ai aussi pratiquée longtemps, mais qui ne m'a jamais procuré les mêmes sensations. Il n'ya a  pas d'âge pour l'apnée libre, Jago en est la preuve vivante. Mais il faut un encadrement pour éviter les écueils et les accidents. Juste qu'il faut limiter sa confrontation aux éléments selon ses aptitudes et rester en deçà de ses possibilités. Le reportage ne s'attarde pas sur l'épisode des tympans percés de Jago ; il a du souffrir bien plus que le laisse entendre l'histoire.  Les progrès au début sont très rapide ; on peut tripler son temps d'apnée initial en quelques semaines. Après, les secondes et les mètres de profondeur sont plus difficiles à gagner. Les progrès arrivent en jouant sur le physique, la technique et le mental ; les moyens importent bien moins. Une activité toute en décontraction... mieux que le hamac :pouce

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