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Mieux vaut prévenir que guérir...


Dompail
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Bonjour tout le monde :bonjour
L’aquariophilie récifale n’est pas des plus simples et de tous temps les posts et sujets relatifs aux difficultés et problèmes de maintenance ont toujours été nombreux.
Depuis Dietrich Stüber et Peter Wilkens, les pionniers de la méthode berlinoise, quelques progrès techniques ont été accomplis mais ils ne sont pas légion… Écumeurs nettement plus performants, idem pour les pompes de brassage, accès aisé et bien moins onéreux à des analyses d’eau au spectromètre de masse, banalisation de la « domotique récifale » et c’est à peu près tout (je laisse volontairement de coté l’éclairage !) !
Ce qui n’a rien de surprenant, les progrès techniques quant à la gestion de quelques paramètres de base ne bouleversent pas pour autant les règles élémentaires qui régissent le vivant, à plus forte raison lorsque ce vivant est maintenu dans un système clos et que les organismes qui le composent peuvent avoir des besoins différents, voire antagonistes. Des organismes hétérotrophes, d’autres autotrophe et d’autres encore (plus ou moins) mixotrophe… De façon fort schématique, d’un coté les pollueurs potentiels et de l’autre les « épurateurs » tout aussi potentiels.
La règle d’or consiste donc à trouver un équilibre, nécessairement instable, entre tous ces occupants de façon à limiter l’accumulation de polluants sans pour autant engendrer de carences.
Sans spectromètre de masse et tests ICP, sur la seule base de ce que nous pouvons aisément mesurer comme la salinité, KH, Mg, Ca (au moins une fois par semaine), les taux de PO4 et NO3 restent d’excellents indicateurs de l’accumulation de polluants. Raison pour laquelle de nombreux récifalistes depuis l’origine ont tout mis en œuvre pour « faire la guerre aux phosphates »  (je repense au merveilleux bacs de Régis Doutres ou de Alain au pieds des Cévennes ou aux nombreux conseils de nos Tonton Sprung et Delbeek). Quitte à limiter le nombre de poissons, quitte à chambouler une partie du décor une fois par an pour pouvoir siphonner les sédiments en cas de hausse progressive des PO4 et NO3 (et même de façon préventive).
Parallèlement, le commerce aquariophile a suivi le même chemin que le vivant en développant autant de gammes de produits archi-polluants que de produits potentiellement épurateurs :D
Autrement dit, pas grave de pourrir quotidiennement l’eau de mon bac avec des poudres de perlimpinpin, je rajouterai du NOPOX, un RAB à Biopellets et/ou du sucre et de la vodka si nécessaire.
Même plus la peine de faire des changements d’eau puisque beaucoup n’en font plus (certains avec de bonnes raisons mais pas tous !). Pas la peine non plus de veiller à un ratio raisonnable de PV, encore moins à un équilibre relatif entre masse totale de poissons au regard de la masse totale de coraux, etc…
Imaginons que nous vivions plutôt bien à deux dans une pièce close de 20M2 et que nous y invitions une douzaines de convives supplémentaires. L’air serait rapidement vicié !
Gageons que quelqu’un songerait à ouvrir une fenêtre (et plus tard à abattre des cloisons pour agrandir la pièce de vie). Dans un bac tout aussi fermé et face à une situation équivalente, un récifaliste old-school ouvrirait une fenêtre en faisant un gros changement d’eau et veillerait par la suite à réduire les pollutions (flux entrant) ou à connecter un refuge de bonne taille mais je crains que son alter-égo moderne ne réfléchisse plutôt à comment mettre en place un appareil qui boosterait l’activité bactérienne couplé à un becteur de NO3 dernier cri sur pompes doseuses tout en continuant à distribuer toutes ces merveilleuses poudres de Perlimpinpin si bonnes pour la santé des coraux et même quand ils survivent à des taux de PO4 qui seraient létaux sur un récif.
Je pense à cette marque de lessive qui revendiquait sur ses pubs « le droit de se salir » grâce à sa nouvelle composition :D
Peut-être vaudrait-il mieux limiter les pollutions, tant en chargeant les bacs récifaux en coraux avant de les charger en poissons qu’en veillant rigoureusement à limiter au strict minimum la charge organique entrante (type de nourriture distribuée, pureté de l’eau d'osmolation, extraction régulière des sédimentations, etc) plutôt qu’en livrant son bac à toute une palanquée de béquilles chimiques peu maitrisables à moyen terme au regard de nos faibles moyens de contrôle.
Une fois de plus, RAB, NOPOX and Cie, sont intéressants en recours ponctuel (bacs âgés par exemple quand plus rien ne semble agir ou quand les volumes d’eau à changer seraient énormes) mais ne devraient pas s’ériger en mode de maintenance à part entière au quotidien.
Quand tout est déjà si complexe, le recours à des actions « simples » me semble infiniment préférable à la multiplication de médications quotidiennes.

Je sais, ça fait papy-donneur-de-leçons mais je me l'autorise justement parce que je n'ai pas toujours été exemplaire, loin s'en faut :-[

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Bonjour,

Oui Domi, au fil des années nous avons vu cette évolution qui m’effraie. Je dois être devenu un vieux con.
Je suis loin de tout comprendre en biologie animale et récifale, mais les recettes d'antan fonctionnaient quand même bien.

Les taux de mon bac ne sont pas non plus dans les normes. J'ai (et je ne suis pas le seul ici) déjà atteins des taux de Po4 et No3 qui frisaient les 1.00, et plus de 50 mg/l de No3, alors que les coraux continuaient leurs pleines croissances et conservaient leurs couleurs malgré tout. A croire qu'ils finissent par s'adapter et tolérer nos excès*.
Aujourd'hui je te rejoins, les roches (de synthèse) ne me semblent plus avoir les même capacités que les vraies roches vivantes prélevées sur un récif (ce qui était peu écologique, c'est clair). Les quantités préconisées de PV ont été réduites de moitié, et on (les commerçants) fait compenser par des béquilles à risques contrôlées par Wifi. C'est peut-être plus écologique...


*Excès : Sans pour autant changer 'l'entrant', j'ai plus que l'impression que le système d'épuration naturel dont on dispose avec nos PV se sature avec le temps, et qu'un bon remue-ménage lui redonne du souffle. 
Sans rien changer en population ni maintenance, suite à un déménagement (avec changement d'eau à 100%), les taux se sont mis à descendre rapidement après un mois, alors qu'ils étaient à la hausse pendant plus d'une année.
 

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Non, non, je ne pense pas qu'il s'agisse uniquement de propos de vieillards ronchons vantant les mérites de vieilles recettes :D

Il y a 19 heures, Bubule a dit :

*Excès : Sans pour autant changer 'l'entrant', j'ai plus que l'impression que le système d'épuration naturel dont on dispose avec nos PV se sature avec le temps, et qu'un bon remue-ménage lui redonne du souffle.

Sans rien changer en population ni maintenance, suite à un déménagement (avec changement d'eau à 100%), les taux se sont mis à descendre rapidement après un mois, alors qu'ils étaient à la hausse pendant plus d'une année.

Mais non, tu aurais dû ajouter du NOPOX et un RAB, surtout ne faire aucun changement d'eau, et donner tous les jours du Fortifiant Cool-Sea-Plus-Extra qui redonne vitalité et couleurs éclatantes aux coraux malades et un complexe d'acides aminés enrichis au phosphate naturel de la mer :D

Plus sérieusement, pour que les progrès incontestables des divers articles qui nous sont proposés aujourd'hui nous soient profitables, sachons simplement raison garder ;)

Une fois de plus, cette intervention ne vise personne en particulier. J'aurais pu commettre exactement les mêmes erreurs il y a quelques années... si je n'avais pas eu la chance de croiser dès mes débuts des personnes comme Bachir ou Alain Tortey, Olivier ou Leth, pour ne citer qu'eux (ce qui ne m'a pourtant pas empêché de commettre pas mal d'erreurs :D).

Mais n'est-ce pas une des raisons d'être de ce site et de ses forums, à savoir partager des retours d'expérience ?

Toutes les personnes que j'ai connues qui comptaient à moyen et long termes sur des adjonctions de sources de carbone, avec ou sans RAB, pour contenir des taux toujours trop élevés de PO4 et NO3 ont un jour ou l'autre planté leur bac.

Au début j'ai vraiment cru que les RAB (aérobies et même anaérobies !) et des adjonctions de sources de carbone (variées !) étaient une voie d'avenir qui nous permettrait de maintenir beaucoup plus de poissons à volume d'eau égal... et bien non !

Booster l'activité bactérienne, bonne idée, mais quelles souches, en quelles proportions, avec quelles sources de carbone (pour ce bac-là en particulier à un moment "t"). Et en vertu de quels critères augmenter ou diminuer les doses ou la variété de ces apports ? Et bien ces critères étant essentiellement la fluctuation des taux de PO4 et NO3, mieux vaut les ramener à la norme en faisant simplement un gros changement d'eau plutôt qu'en tentant de booster une flore bactérienne dont la plupart des récifalistes n'ont aucune connaissance pratique. Et quand bien même seraient-ils biologistes et biochimistes, leur bac récifal serait cette fois au milieu d'un labo suréquipé et non dans leur salon.

Je n'ai bien sûr rien contre les "modes de maintenances complexes" à condition justement que cette complexité soit maitrisable et pérenne à long terme.

Autrement dit, lorsque l'air de la pièce à vivre est vicié, mieux vaut ouvrir une fenêtre plutôt que d'installer un générateur d’oxygène polymère solide et un réacteur à chaux sodée pour extraire le CO2 et quand l'eau d'un bac est "trop chargée", mieux vaut...

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Bonjour,

Personnellement je n'ai jamais utilisé une source de carbone organique quelle qu'elle soit. En effet, je trouve cette méthode trop hasardeuse pour moi car elle n'est assez sélective, on va faire profiter les organismes hétérotrophes mais lesquelles, les plus compétents à un instant t selon différents paramètres environnementaux (température...développement de certaines bactéries, protozoaires, éponges,...). Du coup je privilégie beaucoup le brassage afin que celui traverse au maximum les pierres vivantes et que l'oxygénation soit maximum. Je n'ai jamais eu de soucis de nitrate par contre le problème inverse se pose chez moi avec un déséquilibre au niveau des phosphates que je maintiens à un niveau raisonnable en faisant des changements d'eauoù parfois en mettant de la résine.

olivier

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Bonjour,

Je ne fais pas partie des anciens récifalistes mais j'ai pris beaucoup de plaisir à visioner tous les optr 😉

Pour les PO4, nous avons peut être une vision trop reductrice quand tu vois le bac de sanjay joshi avec ces taux de PO4 stratrosphérique Dominique tu ferais peut être un arrêt cardiaque en voyant ces paramètres (mais lui cherche justement à les maintenir élevé). Par contre il bombarde niveauveau lumière , donc mais lui pends en compte la polltution avec le triptique puissance eclairage , niveaux des nutriments et KH.

Voir l'interview du recif si besoin : 

 

Je suis chimiste de formation et trop de personne font une confiance absolu aux icp. Ayant eu l'occasion de faire une consultation pour un achat d'icp à mon travail (avec les constructeur) , je peux vous dire que suivant le bonhome et la machine on a de sacré erreurs 😉 (on ne vous donne qu'un rapport pour particulier , quand vous recevez un rapport de labo vous avez les longueurs d'onde choisis par éléments et certaines raies peuvent avoir des interférents , ce qui peut entrainer des erreurs si non corrigé par le technicien, ce qui peut engendrer que pour une analyses d'un même bacs on se retrouve avec un taux de 100pm de différence sur un laboratoire par rapport à l'autre alors que la bécane est capame de mesuré du microgramme ....) Après ça fait fonctionner les laboratoires , je dirai rien mais claquer 40euros par mois dans un icp me laisse dubitatif 🙂 (certains se reconnaitrons peut etre desolé )

Je partage le même avis sur la course à l'équipement même si je suis en tort vu que j'ai fait l'aquisition d'un automate de gestion (peu etre mon côté geek lol). Mais une simple filtration mecanique , un refuge , un ecumeur et un flf avec de la resine suffisent à maintenir mes nutriments à un niveau correct pour moi (4-5 ppm de no3 pour 0.08-0.1 en po4).

J'ai pas de pierre vivante et ça fonctionne ^^. Bon c'est des marcorock mais ça fait 100% le taf . 

Je n'ajoute plus de poudre de perlinpinpin (en faite si du phytoplancton mais est ce que ça compte?)

Autres point je ne rince pas le congelé (je garde les éléments nutritif du jus dans le bac suis je fou? 🙂 ), et je nourris aux cyclopes en plus de mon congelé mes poissons (cela suffit à nourrir mes coraux)

C'est une passion dévorante ou l'on fait beaucoup de connerie au début. Merci aux livres et aux optr j'ai beaucoup apprécié d'apprendre avec ces guides ainsi que de bonne interview sur youtube 🙂

Rien n'est perdu pour les jeunes recifalistes mais faut savoir faire du tri , ce qui n'est pas forcément aiser et prendre du recul sur tous les "bon" conseils commerciaux...

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Il y a 18 heures, klain44 a dit :

Pour les PO4, nous avons peut être une vision trop reductrice quand tu vois le bac de sanjay joshi avec ces taux de PO4 stratrosphérique Dominique tu ferais peut être un arrêt cardiaque en voyant ces paramètres (mais lui cherche justement à les maintenir élevé). Par contre il bombarde niveauveau lumière , donc mais lui pends en compte la polltution avec le triptique puissance eclairage , niveaux des nutriments et KH.

Bonjour Klain,

Tss, tss, je ne compte pas créer une brigade des PO4 et mettre à l'amende tous les récifaliste affichant plus de 0,1 mg/l :D

Chacun voit midi à sa porte. Il y a quelques temps, certains appliquaient le "protocole Zéovith", l'extrême inverse !

Mais tout ça reste "très pointu" (très risqué, en fait). Il existe vraisemblablement d'autres voies entre surfer sur les carences ou surfer sur les excès... au moins le temps d'acquérir autant d'expérience que Sanjay Joshi avant de se lancer dans des expérimentations qui à défaut resteraient plutôt hasardeuses.

Bien sûr qu'on peut maintenir un bac récifal avec des taux de PO4 élevés mais est-ce vraiment un choix de maintenance, parce que c'est mieux pour le vivant, ou plus simplement un pis-aller faute de mieux ?

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